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  • Mais que se passe t il vraiment à Jérusalem?

    Mais que se passe t il réellement à la mosquée de Jérusalem ?

    Ici, en Israël, on ne parle que de cela et cela se comprend aisément. Des milliers de policiers et de garde-frontières mobilisés, des membres de la police militaire, ne manquent plus que les unités anti émeutes de Tsahal pour parachever le dispositif. En fait, c’est du jamais vu. Et le monde médiatique s’gite bien évidemment, inondant le public en attente, de nouvelles et d’informations qui n’en sont pas vraiment. J’ai passé des heures devant mon téléviseur à Natanya à écouter I24News ou France24 et parfois j’ai constaté que l’on faisait circuler des informations qui n’étaient plus d’actualité. De même, l’émotivité incontrôlée de certains reporters envoyés sur place leur faisait dire tout et n’importe quoi. Je reconnais que ce n’est pas facile mais l’Etat a brillamment remporté des guerres contre de puissantes armées massées à ses frontières. Ce qui se passe ou s’est passé aux abords du Mont du Temple n’est pas si dangereux que cela. En revanche, c’est la gestion de la crise qui fait désormais couler tant d’encre et ne restera sûrement sans conséquences politiques.

     

    Tout a commencé en ce jour fatidique de la mi juillet lorsque trois Arabes israéliens ont assassiné deux policiers israéliens en faction près du mont du temple et de la mosquée El Aksa. Les terroristes, tous Arabes israéliens (ce qui constitue un réel motif d’inquiétude) furent abattus par les garde -frontières. L’état d’Israël qui exerce sa souveraineté sur l’ensemble de l’agglomération de la cité du roi David a pris des mesures visant à assurer la sécurité des personnes et des biens. La suite est connue : l’installation de portiques détecteurs de métaux, suivie de caméras hautement sophistiquées, ont provoqué l’ire des Arabes qui y virent une rupture du statu quo ante.

     

    Et comme un désagrément n’arrive jamais seul, le regrettable incident d’Amman où un grade de l’ambassade israélienne s’est défendu en tuant deux Jordaniens, est venu compliquer encore plus une situation déjà délicate : c’est que la Jordanie est aussi la garante de l’intégrité des lieux saints musulmans et son attitude est déterminante dans le problème et dans la recherche d’une solution afin de ramener le calme : si elle jette de l’huile sur le feu, on va vers l’embrasement généralisé, si, au contraire, elle se montre conciliante, on sauve la situation.

     

    Le petit roi Abdallah II est, certes, acquis à la coopération avec son voisin israélien mais il doit aussi gérer une rue jordanienne dont 75% des citoyens sont d’origine palestinienne. C’est un véritable baril de poudre. Benjamin Netanyahou qui a commis quelques erreurs ne pouvait pas prévoir cette complication qui a considérablement restreint sa marge de manœuvre. Il lui fallait à tout prix extirper des griffes de la rue palestinienne son ambassadeur à Amman ainsi que le personnel diplomatique sur place. Le Premier Ministre voyait sa marge de maoeuvre très restreinte par cette nouvelle configuration : Amman a volé au secours des manifestants du Mont du Temple. Personne ne pouvait prévoir qu’Israël serait contraint de renoncer à toutes les mesures de sécurité pour simplement rapatrier ses diplomates. Le Moyen Orient et ses habitants, c’est bien connu, ne respectent pas toujours les conventions internationales, notamment l’immunité diplomatique…

     

    Les critiques contre Netanyahou sont nombreuses : certains, l’aile dure du gouvernement, qualifient les services de sécurité de peureux et de timorés. Ils vont jusqu’à dire qu’il fallait instaurer la loi martiale, décréter un couvre feu général dans les villages et secteurs arabes autour de Jérusalem. En quelques jours, le mouvement se serait essoufflé et tout serait rentré dans l’ordre.

     

    D’autres rétorquent que la situation a changé et que les pressions internationales étaient trop fortes ; ils ajoutent que le nouvel axe sunnite qui compte aussi Israël aurait été mis à mal alors que les grandes puissances musulmanes n’ont pas réagi, sachant que derrière le mouvement se cachait la main du Hamas, du Qatar et de la Turquie. Même Mahmoud Abbas s’est limité au minimum syndical ; il a protesté mais quand les Arabes alliés lui ont expliqué quel était son intérêt bien compris, il a fait profil bas et s’est distancié des extrémistes.

     

    L’avenir proche nous dira qui avait raison et qui a fait la meilleure analyse de la situation.

     

    Mais un élément absolument nouveau a fait son inquiétante apparition : les Arabes israéliens. En agissant comme ils ont agi ils ont attiré l’attention sur eux et sur leur statut. Leur situation risque de devenir intenable : peuvent ils continuer à être les citoyens d’un pays dont ils souhaitent la disparition ? Font ils partie des forces vives de la nation d’Israël ? Ce n’est pas la réponse positive qu’ils ont donné par leur conduite.

     

    Des voix se font déjà entendre pour des échanges de territoires où les zones densément peuplés par les Arabes iraient chez les Palestiniens…

     

    Cette crise que je qualifie de religieuse va avoir des impacts politiques considérables. Les citoyens arabes d’Israël ont mis le doigt dans un engrenage dangereux.

     

    Dangereux pour eux et pour Israël.

     

    Maurice Ruben HAYOUN

     

  • Prière et violence : à propos des événements récents à Jérusalem

    En principe, la notion même de prière ou d’oraison tant dans le judaïsme que dans le christianisme qui en est issu, est synonyme de paix, d’apaisement et de réconciliation. Le fidèle qui vient d’accomplir ses devoirs religieux quotidiens sort de son lieu de culte en paix avec lui-même et avec son environnement. Il vient de communier, en quelque sorte, avec son créateur qu’il conçoit comme un Dieu d’amour, de bonté et de miséricorde et dont il espère une grande bienveillance.

    Le contenu même de l’oraison souligne cette dépendance du croyant qui s’engage ainsi à respecter la vie, à ne pas commettre d’actes répréhensibles et à voir en son prochain un congénère doté des mêmes droits et jouissant de la même dignité : une créature à l’image de Dieu, cette métaphore n’étant qu’une façon de souligner le rôle central de l’être humain dans l’économie de la création. Aussi bien les religions monothéistes en Occident que les spiritualités de l’extrême Orient partagent ce même postulat : la prière ne peut pas se concilier avec la violence ni avec les appels au meurtre.

    Aucune religion digne de ce nom ne saurait sacraliser la violence, ce sont des notions antinomiques, même si, hélas, l’histoire de l’humanité fourmille d’exemples où le sabre et le goupillon ont avancé main dans la main. L’exemple de Jérusalem, ville trois fois sainte et dont chacune des trois religions monothéistes se dispute la possession, montre combien l’exploitation politique et l’instrumentalisation éhontée du culte nous font perdre de vue l’essentiel : unifier l’humanité, croyante ou incroyante, autour de quelques valeurs humanistes des religions.

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