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  • Comment le judaïsme est devenu une nomocratie

    Le destin du judaïsme dans son ensemble, avant même qu’il ne devienne rabbinique, c’est-à-dire inscrit dans deux cercles concentriques (loi écrite et loi orale), s’est joué à une époque où l’exil et la destruction du second temple de Jérusalem en l’an 70 de notre ère, faisaient encore partie de l’histoire récente,  douloureusement vécue par des milliers de survivants de cette double catastrophe : la disparition du temple de Jérusalem et, partant, la cessation forcée du culte sacrificiel, un double événement qui fut très mal ressenti par la population juive et qui entraîna le désarroi même au plan théologique ; l’occupation par la puissance victorieuse romaine de tout le territoire rappelait de sinistres souvenirs.

    Les Judéens avaient perdu et leur lieu de culte majeur et leur autonomie ou indépendance politique. Aucune institution ancienne ne fut épargnée : la famille royale avait été décimée et ses rares rescapés  contraints de vivre dans la clandestinité, les forces armées étaient vaincues et la caste sacerdotale qui gérait le culte sacrificiel ne servait plus à rien  Et comme si cela ne suffisait pas à discipliner ce peuple de Dieu, les Romains accélérèrent la déportation des vaincus, donnant naissance à un exil qui allait durer pas moins de deux millénaires. Seule une classe nouvelle émergente, celle des Docteurs ou érudits des Ecritures, semblait répondre aux exigences du temps présent. Cette classe qui va donner naissance aux commentaires talmudiques et à une abondante littérature exégétique, tenait entre ses mains l’avenir de tout le peuple.

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  • Gustav Meyrink et son livre le Golem (III) 

    S’intéresser à la kabbale, même lorsqu’on voulait s’en servir pour démontrer la véridicité du message du Christ n’était pas sans danger. Cette fâcheuse expérience fut le lot de Raymond Lulle, grand missionnaire chrétien tant auprès des musulmans que des juifs. Cet ecclésiastique avait écrit dans son Ars magna que la kabbale juive était la quintessence de la Révélation naturelle et qu’elle trouvait sa forme la plus achevée dans le christianisme. L’accusation d’hérésie ne se fit point attendre.

    Il en fut de même de Pic de la Mirandole dont l’une des thèses stipulait que la kabbale et la magie démontraient mieux que toute autre science la divinité de Jésus et la vérité de la religion chrétienne…Outre les circonstances obscures de sa mort prématurée (les soupçons se portèrent sur son secrétaire qui l’aurait empoisonné sur ordre), une commission pontificale condamna ses thèses.

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  • Gustav Meyrink et  son Livre Le  Golem (II)

    Dans la littérature talmudique, le terme Golem ne revet pas encore de signification mystique ni ésotérique. Il signifie simplement un écervelé, un etre dépourvu de raison, ou aussi une femme en age de procréer mais qui n’a toujours pas d’enfant. En revanche, sans jamais recourir au terme Golem dans le sens qui nous intéresse, cette littérature nous parle (Traité Sanhedrin fol. 65b) de deux illustres sages qui créèrent un veau et le mangèrent durant le sabbat ! Ces deux érudits des Ecritures seraient parvenus à leurs fins à l’aide de profondes spéculations sur les lettres du Nom divin Mais le talmud nous  parle aussi d’un homuncule créé par Rabba. La phrase est lapidaire et étonnante. La voici dans sa formulation araméenne originale : Raba bera gavra : Raba a créé un homme !! Il l’envoya chez rabbi Zéira qui s’adressa à lui sans jamais obtenir la moindre réponse. Il en conclut que cette création n’était pas une œuvre divine puisque privée de la parole et donc de la pensée. Là encore, nous retrouvons le facteur discriminant, la séparation hermétique entre le créer divin et le créer humain. L’œuvre humaine ressemble à celle de Dieu sans jamais pouvoir l’égaler.

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