Le dernie attentat perpétré contre les soldats espagnols de la force internationale chargée de faire respecter le cessez le feu entre Israël et le Hezbollah est certainement un point tournant: c'est la première fois qu'un tel acte est commis contre les soldats de la paix. La quantité d'explosifs et le nombre de victimes -six jeunes soldats âgés de moins de 21 ans- montrent que l'intention était bien de tuer et de montrer que les forces d'interposition ne sont pas les bienvenues dans le sud du Liban…
Il est trop tôt pour se prononcer sur l"identité des meurtiers et les objectifs poursuivis par leurs commanditaires, même si ce ne sont sûrement pas les forces éprises de paix et de stabilité dans la région qui se trouvent derrière cet acte abominable qui a des airs de déjà vu.
On dit que les Etat sont des monstres froids et qu'il est difficle de faire lâcher prise à des régimes autoritaires qui s'estiment menacés ou injustement traités lorsque les instances internationales les ramènent à leurs véritables dimensions. C'est peut-être sur ce point qu'il faudra faire peser les efforts des diplomates, avant de donner la parole aux militaires: il est important de prendre langue avec certaines puissances directement intéressées -pour ne pas dire impliquées- dans le bourbier libanais. Si l'on dresse une liste de derniers attenttats, on se rend compte qu'ils visent tous un même objectif: la stabilité et la sécurité du Liban ne seront garanties que lorsque des gages seront donnés à certains pays.
Une leçon à méditer: lorsque la décision fut prise d'envahir l'Irak, Donald Rumsfeld se déplaça pour rencontrer le plus grand orientaliste américano-britanique vivant afin de recueillir son avis et savoir quelle conduite à tenir sur place, une fois le pays conquis; le professeur répondit exactement en ces termes: get tough ou get out (ou vous frappez un grand coup ou vous restez chez vous…