MOROSITE…
Un vieux proverbe oriental implore le Seigneur de nous éviter toute détresse mais il ajoute, réaliste, que toute détresse nous enrichit d’un nouveau savoir. C’est un peu ce qui nous arrive avec la crise financière. Chacun sait que nous allons le calice jusqu’à la lie et qu’il faut, à présent, tirer les enseignements de cette crise puisque, en tout état de cause, nous ne pourrons guère l’éviter.
Réformer en douceur notre système est une aimable illusion entretenue par d’aimables rêveurs. Il faudra un engagement écrit et contraignant, doublée probablement d’une loi votée par les parlements nationaux afin d’imposer aux banques un code de bonne conduite minimum
On lit dans la presse européenne, et notamment française, que les milieux dirigeants redoutent une explosion sociale malgré l’échec retentissant des dernières grèves orchestrées par la CGT. Ce n’est pas un danger imaginaire : des restaurateurs, des imprimeurs, même des coiffeurs vous diront que le client se fait rare, que les annulations se multiplient en ce qui concerne les séminaires, les voyages, etc Bref, tous les prodromes de la récession et du manque de confiance.
Il faut faire très attention à ces bouleversements économiques : on lit dans la presse que les drames familiaux se multiplient, que les divorces deviennent plus nombreux suite à des pertes d’emploi, à des expulsions etc… Seigneur, quand donc tout cela va-t-il s’arrêter ?
Il y a aussi un autre phénomène , plutôt grave, mais auquel on n’accorde pas encore assez d’attention : ce sont les délocalisations de nouveaux métier. Je fais allusion aux centres de téléappels qui prennent une place croissante dans la nouvelle économie. Nous avons eu l’occasion de demander une adresse ou un un numéro de téléphone et c’est une voix de… Casablanca qui nous répond. Il y a sur le boulevard d’Anfa à Casablanca plus de trente immeubles où sont installés de tels centres. Les téléopérateurs sont payés entre 350 et 400 € par mois, ce qui, dans ces pays méditerranéens, est un bon salaire.
Je ne suis pas contre. Bien au contraire. Mais si on continue dans cette voie, cela signifie que l’Europe n’est plus en mesure d’assurer un vie décente à ses classes moyennes et que nous allons vivre une régression sociale généralisée après avoir traversé une grave récession économique. Est ce bien ce que nous cherchons ? Le politique doit reprendre le dessus.