Les rythmes scolaires et la santé des enfants
Décidemment, la France aura toujours des problèmes avec son école. Et ce, pour de multiples raisons, dont la plus visible est l’angoisse des parents qui redoutent une mise à l’écart ou une pénalisation de leurs enfants. Ce qui est parfaitement légitime mais aussi, dans certains cas, incompréhensible. Longtemps, l’enseignement dit technique ou professionnel, a été très mal vu, les enfants et leurs parents considérant cette orientation comme un déclassement, une rétrogradation dans l’échelle sociale. Le résultat ne se fit point attendre : la France a manqué cruellement d’ingénieurs et de techniciens.
Des décennies durant, les inspecteurs d’académie, responsables de la mise sur pied des programmes, ont mis l’accent sur la culture classique et la culture générale. C’était bien, mais combien d’enfants sont vraiment attirés par de tels programmes qui ne signifient rien pour eux ? Et lorsqu’on a voulu y remédier, certains ont cru que l’on instaurait une école à deux vitesses, comme si cette société duale qu’ils redoutaient n’existait pas déjà, bien installée dans les faits.
Aujourd’hui, ce sont les rythmes scolaires qui font débat. Les enfants sont peut-être trop mis à contribution et l’instauration d’une demi journée académique et d’une demi journée sportive me semble être une bonne solution. Mais il y a aussi la charge du cartable scolaire : il y a quelques années, je voyais le cartable de ma fille pendre des allures de véritable sac à dos. Il devenait trop lourd. Il faudrait aussi remédier à cela.
Enfin, on parle des vacances d’été et certains jugent que la coupure estivale est trop longue. C’est possible. Mais comment faire pour changer les choses ? L’industrie du tourisme est, comme chacun sait, très attachée au schéma existant et tout changement massif pourrait déséquilibrer cette industrie dont les représentants monteraient aussitôt au créneau…
Une chose me paraît cruciale dans ce débat : la santé des enfants et la nécessité de ne pas les surcharger. Quand j’étais jeune germaniste, j’avais étudié un texte parlant du suicide d’élèves prussiens de l’époque bismarckienne qui ne pouvaient plus faire face à tout ce que l’on exigeait d’eux.
L’école n’est pas seulement l’empilement des savoirs, c’est aussi, et surtout, la préparation à la vie et à l’équilibre.