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Anniversaire de Shimon Pérés

Le président Shimon Pérés souffle aujourd’hui ses 87 bougies !

Voici un homme, venu en Palestine mandataire à l’âge de 13/ 14 ans, de sa Moldavie natale. Engagés très jeune dans les rangs de la Haganna, l’armée de défense juive, il est remarqué par le père fondateur David Ben Gourion qui loue ses talents d’organisateur et sa agilité intellectuelle. IL en fera son secrétaire particulier et son homme de confiance, l’homme des missions délicates et hautement confidentielles. C’est lui qui négociera, par exemple, avec le Commissariat à l’énergie atomique. C’est lui qui pilotera le ministère de la défense, secteur hautement sensible en Israël : la condition sine qua non de sa survie.

Durant toute son existence, cet homme ira de la guache à la droite, fera le chemin inverse lorsqu’il le faudra et ne s’embarrassera guère de fidélité politique, ne pensant qu’à atteindre ses objectifs.

Pour y parvenir, il n’a pas toujours été très regardant : quittant la gauche pour la droite, faisant le chemin inverse lorsque les circonstances s’y prêtaient, l’homme que son rival Itshak Rabin nommait gentiment le magouilleur est un animal politique absolument insubmersible.

Son mentor politique, Ben Gourion, en fait l’homme des missions délicates depuis qu’il avait été l’un des responsables du ministère de la défense, secteur hyper sensible en Israël. Pour se faire une idée du genre de missions qu’il lui confiait, il suffit de rappeler que c’est Pérés qui conduisit les négociations avec le commissariat à l’énergie atomique. C’est encore lui qui s’occupa de mettre sur pied l’embryon du complexe militaro-industriel sans lequel ce pays n’aurait pu avoir raison de ses belliqueux voisins.

Je ne compte plus les différents portefeuilles ministériels occupés par notre homme qui fut, si je ne me trompe, trois fois Premier Ministre.. C’est lui qui négociait avec Yasser Arafat qu’il appelait par son prénom et qu’il aimait bien visiter à Ramallah. On dit même qu’il aurait été pour quelque chose dans le sauvetage in extremis du Palestinien lorsque Tsahal attaqua le siège de l’OLP à Tunis. En effet, ce jour là, quelques minutes avant l’attaque, le Palestinien quitta son CQG sans rien dire à personne. Bref, un homme dont l’histoire personnelle se confond maintes fois avec celle de son pays.

Polyglotte, membre de l’internationale socialiste, ami de la plupart des grands de ce monde, Prix Nobel de la paix, on peut dire qu’il est la dernière grande figure historique d’Israël. Dans le texte qu’il consacra à son maître en politique, Ben Gourion, il écrivit que ce dernier est mort rassasié de jours mais non point de projets, tant il en avait à profusion. En lui souhaitant longue vie, on peut dire qu’il en est de même pour lui. Pérés avait confié à un ambassadeur qu’il mourrait s’il devait cesser ses activités. On le comprend. Et d’ailleurs, en ce jour anniversaire, l’homme est au Caire en pleine négociations avec son homologue égyptien, le président Hosni Moubarak.

Alors longue vie et bon anniversaire Monsieur le Président.

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