Israël et l’introduction du referendum
La nouvelle semble émouvoir les chancelleries et les rédactions : la knését a voté une loi instaurant un referendum avant toute décision de restituer des territoires comme le plateau du Golan et la partie orientale de la ville de Jérusalem ou de toute autre parcelle du territoire.
Dans l’esprit des concepteurs de cette loi, qui était dans l’air depuis pas mal d’années, il s’agit de soustraire ce type d’opérations à tout arrangement politique, au mépris de l’intérêt national. En d’autres termes, le pays tout entier, et non plus la seule classe politique et ses dirigeants, doit prendre une décision d’une telle gravité : à décision nationale, consultation nationale.
Sans même entrer dans le fond du sujet, le souci du parlement est compréhensible : comme tous les gouvernements israéliens sont le fruit de coalitions et que chaque parti essaie de se livrer à toutes les combinaisons possibles pour en tirer le meilleur profit, les législateurs ont voulu mettre la question des concessions ou des cessions territoriales à l’abri de ce genre de marchandages, qui, certes n’honorent pas leurs auteurs mais sont monnaie courant en Israël.
Reste la question de fond : de quelle monnaie d’échange disposera-t-on pour mener des négociations de paix avec des voisins arabes qui ont justement des revendications territoriales ? C’est là tout le problème. Une lueur d’espoir demeure, cependant : face à ce garde-fou, les deux parties se garderont de formuler des demandes par trop irréalistes et se cantonneront au possible et au raisonnable.
Mais ce principe aura-t-il cours au Proche Orient, région défiant toute logique ?