LE JEU DANGEREUX DE L’IRAN
En répliquant comme il le fait aux nouvelles et fortes sanctions américaines, bientôt suivies par un embargo sur le pétrole iranien, à venir, ce qui mettrait à mal de manière considérable, la République islamique, le régime de Téhéran excelle dans ce qu’il sait le mieux faire : la fuite en avant ! Il s’est engagé dans un étroit chemin d’où ses ennemis ne lui laisseront aucune chance de sortir. Comment menacer de bloquer le détroit d’Ormuz quand on n’a pas d’aviation de guerre, quand les radars de détection sont obsolètes et quand, face à soi, se trouvent les plus grandes puissances militaires de la planète.
En plus de la mauvaise appréciation des forces militaires en présence (Israël, à lui seul, dispose d’un nombre considérable de chasseurs-bombardiers en excellent état de marche, sans même parler de la VIe flotte en Méditerranée), il y a, de surcroît, une grave faute de jugement politique : même les opinions publiques d’Occident, peu favorables à une intervention militaire, applaudiront des deux mains lorsque leurs armées réagiront avec force si leurs sources d’approvisionnements énergétiques étaientt menacées…
Ce n’est pas le test apparemment réussi (et on sait que la République islamique s’y entend à truquer les photos) d’un missile d’une portée modeste qui dissuadera les puissances occidentales de défendre le libre accès à une voie d’eau internationale, par laquelle transitent plus de 40% du commerce pétrolier…
Il est peu probable que la population iranienne suive l’aventurisme politique et militaire du régime actuel. Aujourd’hui, l’opposition est bâillonnée et le peuple très surveillé. Mais il y a l’exemple égyptien, libyen, tunisien et surtout syrien. Que l’on se souvienne surtout de cette phrase de Nikita Kroutchev : on peut tout faire avec des baïonnettes, sauf s’asseoir dessus. Les gardiens de la révolution qui ont pris le pouvoir à Téhéran devraient s’en souvenir.