Le 75e anniversaire de l’orchestre philharmonique d’Israël
Hier soir, tout à fait par hasard, j’ai vu sur ARTE une émission remarquable consacrée à cet anniversaire marquant de l’orchestre philharmonique d’Israël. Quelle histoire, quelle épopée ! En 1936, voire même un peu avant, on assiste à des recherches de la part de juifs sionistes, en vue de faire venu en Palestine mandataire des pianistes et des solistes juifs pour constituer ce grand ensemble musical désormais célèbre dans le monde entier.
On a vu la participation de Leonard Cohen, d’Isaac Stern et, surtout, de Toscanini, venu dans ces années là, manifester, auprès de ses amis juifs, son refus du fascisme et du national-socialisme. On a vu aussi des survivants de cette épopée raconter comment, avant la venue du célèbre chef italien, tout l’orchestre constitué d’hommes et de femmes venus de tous les coins du monde, devait répéter dans un immense hangar du port de Tel-Aviv !
Mais ce n’est pas tout : le jour de la proclamation de l’indépendance du nouvel état d’Israël, il fallut jouer l’hymne national, la Tikwah, devant Ben Gouruon et les membres l’exécutif dans le musée de Tel Aviv.
Les plus anciens racontent aussi que Bernstein et quelques autres ont tenu à se transporter à Beershéva qui venait d’être libérée afin de jouer devant les soldats qui s’étaient battus pour la conquête de cette cité du sud d’Israël.
Et on a aussi écouté l’interview de Daniel Barenboïm qui semblait déplorer la surreprésentation des juifs russes dans l’orchestre : pour y entrer, dit le célèbre maestro, il faut être russe ! Ce qui modifie quelque peu même le son et la résonance de cet orchestre.
Je n’ai pu m’empêcher de penser à un violent pamphlet signé par Wagner, Les juifs et la musique où la grande figure de Bayreuth enrageait de voir les virtuoses juifs gagner en célébrité et en influence.
Mais tout cela est du passé, un passé révolu. Il faudrait qu’aujourd’hui la musique unisse et rapproche ceux qui sont éloignés.