Vladimir Poutine et la Syrie : les dessous d’un soutien indéfectible
Il est déjà arrivé à V. Poutine de dire le peu d’estime qu’il portait à la personne et au régime de Bachar el Assad, et dans le même souffle, de clamer qu’il le soutiendrait jusqu’au bout. Pas forcément lui mais son régime, ce qui crée un mur infranchissable entre la Russie actuelle et l’Occident qui ne veut plus d’Assad ni de son régime alors que Moscou s’accommoderait de son départ mais pas de la chute de son régime.
Pourquoi ? Au fond, la position de la Russie en Méditerranée orientale importe peu à ses dirigeants, ce qu’ils ont en tête et qui est une véritable obsession, c’est le danger islamiste. Ancien des services secrets russes, Poutine sait que l’islamisme a aussi pris part à l’effondrement du système soviétique. Et chaque jour que D- fait, il pense à la Tchétchénie dont la capitale a été réduite en cendres avant d’être rebâtie.
Poutine se dit que si le régime syrien tombe, ce sont les islamistes, il parle toujours de wahabites, qui prendront le pouvoir, ce qui pourrait donner des idées aux musulmans de Russie et d’ailleurs. La tentation wahabite est grande dans les ex républiques soviétiques à majorité musulmane. Et Poutine le sait bien. C’est bien pour cette raison qu’il soutient mordicus le régime de Bachar. Songez qu’en deux ans et demi, la Russie a opposé son veto au moins trois fois pour éviter une condamnation de Bachar.
On se souvient des livres de Hélène Carrère d’Encausse concernant les avancées de l’islam dans l’ex URSS. Elle parlait alors de l’homo islamicus dont l’idéologie ne pouvait s’accorder avec le communisme.
Aujourd’hui, on ne peut pas comprendre la politique russe en Syrie sans cet arrière-plan de politique intérieure. Toutes les autres raisons sont secondaires.