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De la Syrie à l’Iran
Peu de journalistes ont relevé la coïncidence mais elle s’impose pourtant à tous les observateurs attentifs : ce sont ces deux pays, l’Iran et la Syrie qui posent problème à la communauté internationale. Et justement, ils font cause commune à la fois contre leurs peuples respectifs qui réclament de la liberté mais aussi tous deux défient la législation internationale. Est ce un hasard ? Certainement pas.
On nous dit ce matin que Russes et Américains ont fini par s’entendre sur une résolution forte devant le Conseil de sécurité, mais est ce vraisemblable ? La Russie de M. Poutine rendra un jour des comptes sur sa participation dans ce crime à l’arme chimique : et M. Poutine devra un jour s’expliquer sur ses affirmations selon lesquelles ce sont les rebelles qui auraient gazé leur propre camp pour provoquer une réaction des Occidentaux. Avec tout le respect dû à la fonction de cet homme, voici un raisonnement digne d’un ancien des services secrets…
Cette affaire livre aussi un autre enseignement : l’Europe reste absente dans ce marché international, et la France, désireuse de jouer un rôle même modeste, est rejetée sur les marges. Laurent Fabius fait vraiment pâle figure dans ces négociations. François Hollande a pensé redorer le blason de l’Hexagone en s’entretenant avec le président iranien et Laurent Fabius avec le premier ministre de ce dernier. Mais ce sont les USA qui dicteront la marche à suivre.
Que va faire l’Iran ? Rien, mais il fera tout pour desserrer le nœud coulant des sanctions qui asphyxient l’économie du pays et compromettent, à terme, la stabilité politique intérieure. Avec une perte de près de 80% de la valeur de la monnaie nationale, plus rien ne fonctionne normalement. Certes, fidèles à leurs habitudes, les mollahs iraniens déploient une dialectique qu’ils croient à toute épreuve mais cette fois ci, cela ne prendra pas. Il faut des gestes concrets et vérifiables.
Et le gouvernement iranien actuel le sait bien. Pour que les choses rentrent dans l’odre, il faut être transparent sur le plan nucléaire, cesser le soutien à la Syrie de Bachar et changer de politique à l’égard d’Israël. Mais voilà, c’est dans l’ADN de ce régime de se conduire aux antipodes d’une telle politique. Changer de politique, c’est changer de régime. Or, les Mollahs ne sont pas fous. Ils ne vont pas provoquer leur propre chute.
On se souvient de tous ces Iraniens démocrates contraints de fuir leur pays et qui regardent d’un œil très inquiet les atermoiements de l’Occident, un Occident qui ne croit même plus en lui-même.
Comment voulez vous que les autres lui fassent confiance ?