Le général égyptien Aboul Fatah al-Sissi, un partisan de la démocratie ?
Les résultats du référendum en Egypte viennent d’être publiés : bien que la participation n’atteint pas les 40%, les suffrages exprimés sont à plus de 90% en faveur de la constitution. La voie est donc ouverte à une candidature de l’homme fort du pays, le général qui, en réalité, tient déjà entre ses mains les rênes du pays.
La constitution est intéressante sur au moins trois points, censés apporter au pays le calme et la stabilité : le statut de l’armée, le statut de la femme et la place de l’islam.
L’Egypte, depuis le milieu des années 50, a accordé à l’armée un rôle central, ou plutôt celle-ci se l’est accordé à elle-même, sans rien demander à personne. Aucun droit de regard sur son budget, aucune attaque contre elle n’est permise et elle a le droit de traduire devant ses propres juridictions militaires quiconque s’en prend à elle. Un status im statu, un Etat dans l’Etat. L’armée devient donc intouchable, elle garde la haute main sur toutes les affaires du pays et elle reste la seule force organisée du pays. En plus, elle est, comme son nom l’indique, armée. Donc capable de briser toute résistance, d’où qu’elle vienne.
Le statut de la femme constitue un net progrès par rapport à ce que voulaient les islamistes enfin chassés du pouvoir. Cela montre une fois encore l’impéritie de ces hommes qui n’ont pas su imposer graduellement leurs idées et ont, contre toute attente, violenté la conscience des gens qui se sont estimés par trahis par peux là mêmes pour lesquels ils avaient voté. Et en ce sens, l’armée a bien agi en accordant aux femmes la place qu’elles méritent au sein de la société.
En fait, le rôle de l’islam. Là, l’armée a fait preuve d’un discernement, même s’il convient d’attendre pour juger sur des cas concrets. L’islam est prépondérant, ce qui est normal chez les Arabes mais les partis fondés sur la religion sont interdits. C’est-à-dire une interdiction du confessionnalisme qui ne veut pas dire son nom.et qui barre la route à toute résurgence d’un parti islamique ou à un retour des Frères musulmans.
Quelle leçons tirons nous de cette aventure sur les bords du Nil ? On m’a parlé un jour d’un vieille grand mère qui conseillait la douceur et la mesure, résumant sa pensée dans la formule suivante : celui qui tout prendre finira par tout perdre..
C’est ce que le président déchu M. Morsi doit méditer dans le lieu où il est tenu au secret.