Retour sur place, retour à la politique intérieure française..… Les leçons d’un ex otage Il est regrettable que les gens n’aient pas vraiment le temps ni le loisir, peut-être même pas la capacité, de saisir convenablement ce déluge d’informations qui s’abat sur nous chaque jour que Dieu fait, avec un peu de recul et d’approfondissement… C’est un constat un peu décevant, sans être triste ni arrogant. En renouant avec l’actualité brûlante dès ce matin, en remettant de l’ordre dans les papiers et tout le reste, j’ai pu écouter, non point l’interview-confession de Madame Anne Sinclair sur France 2, mais celle, joyeuse, rafraichissante, humaniste et altruiste du grand reporter d’Europe 1, Didier… Quel homme, quelle décontraction sans jamais tomber dans la légèreté, et ce rire, ce visage débarrassé d’une barbe si tristement évocatrice ! Il y avait aussi le ton enjoué, l’amour de la vie, l’absence totale d’esprit vindicatif, d’esprit de revanche, deux choses qui eussent été parfaitement légitimes, venant d’un être arraché aux siens, à son pays, à son travail, bref retenu en otage.. Pas un mot contre ses geôliers et lorsque les questions du journaliste intervieweur d’I-Télé se faisaient plus précises, l’ancien otage bottait élégamment en touche, se gardant bien de commettre des déclarations qu’il aurait pu regretter plus tard. En l’écoutant, je n’ai pu m’empêcher de penser aux phrases de Charles de Gaulle dans ses Mémoires de guerre… Il y écrivait en substance que le papier supporte tout et le microphone diffuse n’importe quoi. Ce grand reporter de guerre d’Europe 1 a fait preuve d’une parfaite maîtrise de soir dont nous devrions tous nous inspirer. Mais ce n’est pas cela que je voulais mettre en exergue ce matin dans le présent papier. Ce journaliste a dit qu’après toutes les misères qu’il avait vécues (le froid, la faim, les simulacres d’exécution, les violences physiques) après tout ce qu’il a vu durant toutes ces années de reporter de guerre, la vie en France n’est pas si mal. Il a parlé des hôpitaux, des écoles, de la sécurité sociale, de la beauté de la France, du bien vivre sur place…… Et il a comparé tous ces bienfaits à l’interminable cortège de malheurs et de malédictions qui accablent une bonne partie de l’humanité. Aves sagesse et mesure, il a ajouté, pour ne froisser personne, qu’il n’ignorait pas les problèmes qu’une grosse majorité de ses concitoyens rencontrait dans leur vie quotidienne. Cet homme qui est un simple journaliste, qui n’a pas fait l’ENA ni l’école Polytechnique, ni soutenu un doctorat d’Etat, nous a donné une belle leçon de vie. Puissions nous tous, à commencer par l’auteur de ces lignes fort imparfaites, nous inspirer d’un si haut exemple.. Ce n’est pas tous les jours que nous recevons des paroles d’une telle sagesse.