Vers un gouvernement d’union nationale Hamas-Fatah ?
Allons nous vraiment vers un tel gouvernement réunissant dans une même entité les frères ennemis ? Une telle formation est annoncée pour aujourd’hui, mais comme cela arrive habituellement avec de telles organisations proche orientales, il y des obstacles de dernière minute. Quelles sont les chances de viabilité d’un tel gouvernement ? Il suffit de se reporter aux réserves des gouvernements israélien et américain pour répondre à une telle question. Les hommes de Ramallah vivent presque en bonne intelligence avec l’Etat d’Israël qu’ils ont reconnu depuis belle lurette alors que les terroristes du Hamas ne ratent pas une seule occasion de clamer leur volonté d’en finir avec l’entité sioniste, ainsi qu’ils nomment leur puissant voisin..
Comment donc former un gouvernement à l’aide de membres qui ne sont d’accord sur rien, les uns ont signé des accords que les autres dénoncent avec virulence ? Je sais bien que le Proche Orient est une région du monde où le cartésianisme n’est pas la chose du monde le mieux partagée, mais on espérait qu’après tant d’années de luttes sanglantes on parviendrait enfin à un accord et que même une paix boiteuse serait préférable à la guerre.
Mais il faut aussi faire la part des choses : les Arabes nous ont habitués à faire le contraire de ce qu’ils disent, afin de sauver la face et de ne pas ruiner leur prestige aux yeux des masses nourries d’antisémitisme et de haine d’Israël. Même le Hamas a besoin d’Israël qui fournit à Gaza de l’électricité, des médicaments, des centraux téléphoniques et tant d’autres choses.. Personnellement, je m’en félicite étant entendu qu’aucun état de guerre permanent ne saurait perdurer indéfiniment. Mais il faut une grande dose d’espoir pour continuer d’y croire.
Ce qui semble plus préoccupant, c’est l’attitude ambiguë d’une administration US en fin de parcours et à bout de souffle : Barack Obama et sa politique étrangère butent contre leurs limites, l’actuel locataire de la Maison Blanche peine à trouver un second souffle. Il se désengage sur tous les fronts et même ses alliés traditionnels ( Arabie, états arabes modérés) ne lui font plus confiance, sans même parler d’Israël qui attend impatiemment le départ d’Obama et le retour d’un meilleur président US, de préférence issu des rangs républicains. La même crise de confiance prévaut avec d’autres alliés comme le Japon, la Thaïlande et la Corée du sud… Visiblement, Barack Obama aura du mal à finir son mandat. Les Républicains lui font la vie dure et s’inquiètent de la perte accrue d’influence des USA dans le monde. Ils ont assisté impuissants à l’attitude incompréhensible de leur président face à Vladimir Poutine qui a osé modifier le tracé des frontières en Europe alors qu’il était intangible depuis la fin de la seconde guerre mondiale… Des sénateurs US ont exprimé leur stupéfaction mais cela n’a rien changé. Il faut dire que depuis la reculade en Syrie, la crédibilité américaine a été sérieusement atteinte.
Certes, il faut reconnaître que le chaudron syrien peut réserver des surprises et depuis l’attentat sanglant de Bruxelles certains comprennent mieux la réserve des USA : comment frapper Assad si des mouvements terroristes et islamistes devaient prendre sa place et transformer le pays en base de départ pour commettre des méfaits partout dans le monde ?
Tout ceci est peu rassurant. Espérons que le reste du monde écoutera Israël et adoptera une attitude prudente face à ce gouvernement palestinien dont les douleurs de l’enfantement laissent mal augurer de son efficacité..
Cela dure depuis tant d’années et tant d’autres choses pourraient être réalisées. Des œuvres de paix, de développement et de coopération.