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L'appel déguisé de M. Valls à une union nationale

L’appel du pied de Manuel Valls au centre

C’est indéniable, le gouvernement et sa majorité actuelle sont en parfaite inadéquation, l’un avec l’autre. Mais depuis quelques jours, la crise se précipite et tous se rejoignent dans la discorde, le PS de son côté, le premier ministre de l’autre. Je dis le premier ministre car on ignore ce que pensent les membres du gouvernement. Le fait que Manuel Valls ait été rappelé à l’ordre, même par le chef du PS, montre la profondeur de la ligne de fracture. Mais cela va bien plus loin, puisqu’on peut désormais parler d’une crise de régime ou au moins de gouvernement. Car que vient de faire M. Valls ? Il a, ni plus ni moins, menacé d’ouvrir la porte au centre, menaçant ainsi de changer la composition de la majorité. Il faut vraiment être sourd ou aveugle, ou tout simplement de part pris, pour ne pas reconnaître la situation. Certains pensent que cet appel au centre, auquel seul un dirigeant a timidement répondu, est une façon déguisée d’avancer à pas comptés vers un gouvernement d’union nationale. Les autres leaders du centre ont, quant à eux, franchement repoussé l’offre, parlant d’un «gouvernement socialiste en perdition», condamné par ses propres contradictions et au sauvetage duquel ils ne voulaient pas participer. La situation, il est vrai, n’est guère réjouissante. Il est même surprenant que le gouvernement s’en étonne, regrettant amèrement que l’on ne parle que de ce qui ne va pas. Mais voilà, que l’on nous indique donc ce qui va, nous serons alors les premiers à en parler et à lui donner la place qu’il mérite. Mais aujourd’hui, il faudrait être sourd ou aveugle (voir supra) pour réagir autrement. On nous reproche de dénigrer le pays, de se plaindre, bref d’être des professionnels de la rouspétance, mais comment faire autrement ?  De plus en plus de voix s’élèvent pour dire que la fin de ce quinquennat est sérieusement compromise, certains se demandant même de manière récurrente si son titulaire ira jusqu’au bout. C’est une atmosphère malsaine dont il convient de sortir au plus vite. Comment ? En disant la vérité aux Français. En reconnaissant que la lettre de Bruxelles au sujet du budget de la France n’est pas un message de félicitations mais de critique. La demande de précisions est un véritable euphémisme. Je trouve que l’éditorial matinal de M. Christophe Barbier n’était pas d’un ton exagérément alarmiste : il a parlé d’humiliation. Je me souviens d’une phrase de Georges Pompidou qui établissait un distinguo entre un scandale et le scandaleux : ce n’est pas scandaleux de parler d’un scandale lorsque ce scandale existe réellement… En d’autres termes, ceux qui se lamentent d’une situation lamentable n’en sont ni les responsables ni les auteurs. Que le gouvernement adopte enfin l’idée claire et nette d’une union nationale, il trouvera sûrement une oreille favorable et pourra nouer une authentique alliance avec des forces politiques désireuses d’œuvrer en commun au redressement de ce pays.

Une occasion à ne pas laisser passer. Même au sommet de l’Etat.

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