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Le saccage des statues du Musée de Mossoul

 

Le saccage des statues du musée de Mossoul

Avec les djihadistes de l’Etat islamique, les choses, décidemment, ne s’arrangent pas. Et comment le pourraient elles ? Regardons le problème de la façon la plus objective possible : ces gens n’admettent pas ce qui est différent d’eux, rejettent ceux qui croient, prient ou pensent différemment d’eux. Et voici qu’aujourd’hui ils s’en prennent même à des joyaux de l’humanité antéislamique, considérant que rien ne doit subsister de l’époque dite de la djahiliya, à savoir une période où le monothéisme n’avait pas encore été adopté par les populations arabes. Alors que font-ils ? Ils détruisent à coup de massue et de burin des statues, des effigies, remontant à des siècles avant notre ère. Ce qui n’est pas sans rappeler ce que firent leurs cousins talibans en Afghanistan.

Cette destruction, cette intolérance sont telles que la directrice générale de l’UNESCO a demandé une réunion urgente du Conseil de sécurité de l’ONU, comme si cela allait changer quelque chose. Mais alors que faire d’autre ? On ne parvient toujours pas à se représenter que la seconde ville d’Irak, Mossoul, a pu être conquise par des djihadistes et que l’armée irakienne n’est toujours pas en mesure de rétablir l’ordre ni sa souveraineté sur l’ensemble du territoire national.

Chaque jour qui passe rend un peu plus inéluctable la confrontation avec cet Etat Islamique car rien ne semble pouvoir le ramener à la raison. Et cela a une conséquence assez inattendue bien qu’incontournable : qu’elles le reconnaissent ou non clairement, les puissances occidentales, Etat Unis en tête, se rapprochent de Bachar el Assad, promu au rang de dernier rempart contre le djihadisme. Même les Américains le préviennent afin de bombarder certaines cibles en Syrie. Certains hommes politiques pensent aussi que cet homme est devenu incontournable alors qu’il est, directement ou indirectement, responsable de la mort de près de 250. 000 personnes dans son pays, déjà à moitié détruit et occupé par des forces hostiles à son régime !!

On dit même que Russes et Américains pourraient bien inclure dans leurs négociations sur l’Ukraine le problème syrien qui servirait en quelque sorte de monnaie d’échange… Voilà un homme dont les jours semblaient comptés, que ses généraux quittaient un à un, dont le régime ne semblait plus tenir qu’à un fil, et qui retourne la situation à son avantage, verrouille les défections, regagne des positions perdues et semble reprendre des couleurs.

Bachar que l’on vouait aux gémonies ou, au moins, au TPI, est requinqué, reçoit la visite de parlementaires européens, voire d’une petite délégation US et redevient incontournable sur l’échiquier du Proche Orient.

C’est la parfaite illustration de la thèse bien connue : c’est moi ou le chaos ! Mais c’est aussi la preuve par neuf que ce Proche Orient ne sera jamais qu’un équilibre instable. Une véritable poudrière avec des Etats plus artificiels les uns que les autres. Sans même parler des frontières.

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