Le drame des réfugiés syriens et la mauvaise conscience européenne
Retenez bien ceci : en aval on subit les événements, en amont on agit sur eux. Les gouvernants de ce continent dont les meilleurs commentateurs critiquent durement l’impéritie et la cécité, plus ou moins volontaire, n’ont rien vu venir. Ils ne voulaient pas intervenir dans le bourbier syrien car l’embrouillamini qui y règne fait craindre un enlisement qui nous coûterait tant de vies de soldats sans pour autant régler le problème.
En fait, l’impression qui prévaut est que tous les pays arabo-musulmans, de la Tunisie à l’Irak ,se délitent. Leurs habitants ne supportent plus, grâce à l’internet et à Facebook, d’être si maltraités dans des pays soumis à la tyrannie, à la dictature ou ravagés par la guerre. Ce qui signifie en clair que ce que nous observons n’est que la partie visible de l’iceberg : des millions de gens pourraient frapper à la porte de l’asile politique et là l’Europe serait prise en tenaille : comment admettre tel réfugié et comment rejeter tel autre ?
Comment voulez vous intervenir en Syrie ? Et surtout contre qui ? Les forces loyalistes n’hésitent pas à conclure des trêves de courte durée avec leurs pires ennemis qui mettent ce calme à profit pour réduire un autre groupe ou une autre organisation. L’ASL sur laquelle l’Occident fondait des grands espoirs, est inaudible et inefficace. Les USA ont formé des combattants en Jordanie, mais sur le terrain ils se sont débandés et furent même, pour deux d’entre eux, capturés et décapités en place publique…
Même si Bachar partait, ce qui est inéluctable mais prendra du temps, il faudra gérer ensuite le vide et les guerres fratricides entre clans rivaux. Et le tout dans un Proche Orient où tout le monde est concerné, depuis l’Iran jusqu’à l’Egypte en passant par l’Arabie Saoudite.
L’Europe s’est émue de cette photo d’un enfant de trois ans que les flots ont ramené vers le rivage d’une plage turque. Il faut sauver toute vie humaine. Le Talmud, comme d’autres sources religieuses, dit que quiconque sauve une seule vie, sauve un monde dans son intégralité. Cela reste vrai, même de nos jours.
Mais l’émotion, le sentiment, la compassion (si nécessaire dans ce cas présent), tout cela ne dure qu’un temps. On le voit un peu partout tant en France qu’en Allemagne, sans même parler de la Hongrie, où les habitants de tel ou tel lieu dit appréhendent d’ouvrir leur porte à des inconnus et se demandent combien de temps ces nouveau-venus vont rester sur place. Il y a aussi ces cultures étrangères qui ne partagent pas les mêmes valeurs et peuvent créer des tensions très vives. Et je ne parle pas de Marine Le Pen qui parle franchement d’une nouvelle filière d’immigration clandestine…
Que faire ?
Il faut aider les réfugiés qui traversent des océans au péril de leur vie. Il faut les nourrir, les abriter et les soigner. Mais après il faut rétablir l’ordre chez eux afin qu’ils puissent vivre dans leur pays en harmonie avec leur culture et leurs pratiques religieuses.
Une gestion émotive de cet afflux incontrôlé nous réservera des lendemains qui ne chantent pas…