Autochtonie, naturalisation et identité culturelle…
Oui, que signifie le terme naturalisation ? Qu’entend on par naturaliser quelqu’un né dans un autre pays et qui veut désormais faire partie d’un autre environnement social et culturel ?
L’autochtonie, tout le monde ou presque, sait de quoi il s’agit. Platon en parle dans La République et évoque le mythe que l’on serinait aux habitants d’Athènes en leur faisant croire qu’ils ont émergé des profondeurs, du limon de la terre. En somme qu’ils poussent comme des fruits et légumes sont produits à partir d’un sol nourricier.
L’identité culturelle est plus délicate à définir. Il s’agit d’adopter les mêmes valeurs qu’un autre groupe humain : respect de la vie humaine, égalité des droits de l’homme et de la femme, solidarité ou fraternité humaine universelle, refus absolu de l’exclusivisme religieux, traitement humain des animaux, etc…
La Suisse a récemment fait parler d’elle à l’occasion d’une votation concernant les étrangers résidant ou nés sur son sol. Je reconnais que certains points de ce référendum étaient un peu discutables mais dans l’ensemble je trouve, sans heurter personne, que les Suisses ont raison de se protéger et de ne pas adopter des lois dangereuses pour leur identité, comme le regroupement familial, la naturalisation trop facile et la régularisation automatique des clandestins…
Certes, le continent européen est depuis des mois confronté à un désastre humanitaire sans nom : des millions de gens, issus de pays musulmans en guerre ont fui leur pays, attirés et encouragés par les déclarations déconcertantes de Madame Angela Merkel, désormais contrainte par son propre parti à serrer la vis aux réfugiés qu’elle parle désormais de renvoyer dans leurs pays, s’ils ne sont pas éligibles pour l’asile politique. Mais nous ne devons jamais oublier la loi non écrite de la solidarité humaine universelle : il faut porter secours aux gens qui risquent de mourir…
La Suisse a rejeté ce référendum mais elle maintient sa vigilance en matière d’immigration car elle ne veut pas être confrontée au problème que l’Etat français a avec ses banlieues devenues les territoires perdues de la République.
A u plan philosophique la question qui se pose est la suivante : peut on naturaliser quelqu’un au sens propre ? Peut on l’investir de valeurs nouvelles alors que d’autres plus anciennes, enracinées dans les strates archaïques de son âme, jurent avec celles qu’on souhaite lui inculquer ? A ce sujet, j’ai vu sur BFM TV un intéressant débat entre le polémiste Eric Zemmour et le secrétaire du PS, J-Ch. Cambadélis. Ce dernier a été entièrement submergé par les arguments forts de son protagoniste. Zemmour est d’avis que la France laïque et républicaine a perdu le combat qu’elle mène contre le communautarisme, à quoi le dirigeant a répondu ceci : ils sont là, on ne peut plus les chasser, que faut il faire ?
Faut il supprimer la loi du sol ? C’est probablement ce qui arrivera un jour. Mais il devrait pourtant y avoir des méthodes plus pacifiques, plus humaines d’intégrer et d’assimiler, même les deux termes n’ont pas le même sens. On devrait éclairer la religion par des interprétations philosophiques, barrant la voie au fanatisme et à la haine.
Certains migrants habitent l’Europe mais n’y vivent pas. Je veux dire qu’ils ne partagent nullement les valeurs de la société ambiante au motif que celle-ci est sécrétée par une culture religieuse différente de la leur. Dans ce cas leur maintien sur place risque de devenir vraiment aléatoire… On a vu dans la plupart des banlieues des collégiens refusant d’assister à des cours sur la Shoah, se féliciter parfois des attentats de novembre 2015, crier sur les toits que le 11 septembre n’a jamais existé ou est la résultante d’un vaste complot, etc…
Que peut faire la culture judéo-chrétienne contre de telles âneries ou idioties ? Si même l’école ne peut jouer le rôle qui lui est dévolue, comment agir autrement ?
Je pense que la Suisse a échappé à tous ces problèmes insolubles en pratiquant la politique qui est la sienne.
Un exemple : j’ai entendu parler de gens très riches qui ont défiscalisé en quittant la France pour vivre à Genève. Ils y séjournent depuis près de 20 ans et c’est seulement à présent que leur dossier de naturalisation a abouti ! Et il ne s’agit que des parents et non des enfants, pourtant tous passés par l’institut Florimont !
En France c’eut été une opération qui aurait pris moins de temps. Mais qui aurait posé bien des problèmes par la suite. On devrait mieux s’y prendre pour intégrer les gens mieux. On en ferait alors des citoyens heureux et épanouis.