De la théodicée à l’individualisme religieux …
La théodicée, la justice divine, occupe une place de choix dans la Bible qui la considère comme l’attribut le plus prégnant de l’essence divine. Un exemple parmi tant d’autres mais qui se situe dans un contexte précis, à savoir le vibrant plaidoyer du patriarche Abraham en faveur les deux villes pécheresses Sodome et Gomorrhe . Abraham négocie vraiment avec l’Eternel et, en conclusion de son argumentaire, il s’interroge de manière directe : est il concevable que le juge de l’univers ne pratique pas la justice ? C’est le terme hébraïque Mishpat qui est ici utilisé.
La justice divine, donc la théodicée, a préoccupé les philosophes européens, même en plein dix-huitième siècle, si l’on en croit le philosophe allemand bilingue Leibniz, (il écrivait à la fois en allemand et en français) qui publia en 1710 ses Essais de théodicée. C’est donc un thème philosophique d’importance, situé au carrefour de plusieurs autres comme le mal, la nature humaine et le libre arbitre.