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Un manque de confiance


Bonjour, désormais je ferai part de mes réflexions en fin de semaine, sous forme d’un bloc-notes, et en mettant l’accent sur les événements nationaux et internationaux qui m’auront le plus impressionnés en France et à l’étranger :

En France :
C'est malheureusement les incidents graves qui se sont déroulés à la gare du nord qui retiennent mon attention et qui, éclipsant tous les autres (chômage, profanation de tombes, grève du port de Marseille, campagne présidentielle, etc…) se sont, comme on dit aujourd’hui, invités dans les discours des prétendants les plus crédibles à l’Elysée.
Comment un simple contrôle de voyageurs a-t-il pu dégénérer en une mini émeute dans l’une de nos gares les plus importantes et les mieux surveillées ? Est-ce à dire que la paix civile et la sécurité dans notre capitale sont à la merci du moindre incident, susceptible, de mettre le feu aux poudres, au propre comme au figuré ? De tels constats donnent de notre pays une image déplorable et suscite, en Europe même, des commentaires de moins en moins flatteurs sur le pays.
Mais qu’en est-il au fond ? Un voyageur, d’origine africaine est arrêté sans titre valable de transport par deux contrôleurs qui font leur travail. Selon toute vraisemblance, le voyageurs en situation irrégulière (vis-à-vis de la RATP) oppose une résistance lorsqu’il est conduit dans un local de la gare, provoquant ainsi la réaction des contrôleurs qui appellent les policiers et les gendarmes de la gare à la rescousse. Des badauds s’attroupent et réclament à hauts cris qu’on libère sur le champ l’homme retenu.… tels sont les faits bruts.
Certes, l’usage de la force n’est jamais aimable, mais un tel incident montre, s’il en était encore besoin, que nous sommes constamment à la merci du moindre incident qui peut dégénérer en bataille rangée entre les forces de l’ordre et des bandes de casseurs, prêts à en découdre avec les policiers.
La leçon à en tirer, c’est que nous ne sommes pas encore parvenus à restaurer la confiance entre les deux côtés du périphérique qui est devenu, au fil des ans, un véritable mur de Paris comme jadis le mur de Berlin. C’est un mur qui est solidement installé dans les esprits même s’il demeure invisible…

A l’étranger :
La réunion de la Ligue Arabe à Riad revêt, cette fois-ci, une importance particulière : le grand problème, celui qui ne fut jamais clairement mentionné mais qui a constamment hanté l’esprit des participants et singulièrement celui des organisateurs et du président des séances, le roi Abdallah, est assurément l’Iran. Les Saoudiens, eux-mêmes menacés de déstabilisation de plus en plus violente par le terrorisme d’al-Qaida, ont procédé à quelques constats :
a) l’Egypte, ancienne puissance régionale, le pays musulman le plus peuplé de la région et militairement le plus fort, est englué dans des troubles intérieurs et paralysé par la succession ouverte de son président. Porté à bout de bras par les USA, l’Egypte n’a plus les moyens de peser aussi fort qu’auparavant sur l’avenir ou simplement le devenir de la région.
b) L’Irak s’enfonce, hélas, dans une guerre civile dont la nature confessionnelle semble autoriser même les attentats les plus inconcevables, les attaques de mosquées et les tueries dont sont victimes les fidèles en oraison.
c) Les suites du conflit libano-israélien, déclenché par le Hezbollah pro-iranien qui paralysent le gouvernement légal de ce pays et rendent impuissante sa majorité parlementaire : le meilleur exemple est la présence d’une double délégation libanaise à Riad…
d) La Syrie qui redoute toujours la mise sur pied d’un tribunal international qui risque bien de la mettre en accusation devant le monde entier suite au drame qui a entouré la mort de l’ancien Premier Ministre Rafic Hariri.
e) et enfin, la guerre larvée entre Israël et la Palestine qui ne peut qu’aggraver les tensions régionales.

Le dénominateur commun de toutes ces mini-crises est évidemment l’Iran qui est parvenu à s’immiscer au Liban, à devenir l’alliée de la Syrie dont le régime baassiste laïc devrait pourtant lui inspirer plus de distance, et à développer des capacités nucléaires dont l’ONU se méfie au point de voter coup sur coup deux motions, dont la dernière fut adoptée à l’unanimité et prévoit des sanctions plus dures.

L’Arabie Saoudite, monarchie pétrolière alliée aux USA, véritable coffre-fort de la région, ne pourra jamais accepter un Iran doté d’armes nucléaires, car cela reviendrait à la satelliser comme tous les autres pays du Golfe et la réduirait à néant sur plan diplomatique. Sur le plan religieux, ce serait encore pire car cela équivaudrait à un renforcement sans égal de l’arc chi’ite. En, Irak, un Iran, dote de l’arme nucléaire, soutiendrait durablement la guérilla de certains chi’ites en délicatesse avec l’actuel gouvernement de M. Nouri al-Maliki… Enfin, au sein de l’OPEP, il suffirait que l’Iran tousse pour que tous s’enrhument. Et au Liban, ceci conforterait la position du Hezbollah qui, contrairement aux apparences, a été sérieusement malmené par les troupes israéliennes durant l’été 2006…

L’activisme diplomatique saoudien s’explique par cette multiple prise de conscience et devrait être pris au sérieux par les Israéliens. Une fin de non recevoir de leur part serait une erreur car elle renforcerait les jusqu’auboutismes et servirait les visées d’un Iran pris dans un jeu très dangereux. Le roi Abdallah est très conscient de ces jeux dangereux et sait que même l’avenir de son pays risque de se jouer en Israël, en Palestine, au Liban ou en Irak. Car si les Américains ne règlent aucun des conflits dont ils paraissent être les arbitres potentiels, c’est la région entière qui s’embrasera et nul ne sait à qui les Iraniens s’en prendront s’ils se sentent menacés. Et on ne dit rien de la réaction des Israéliens ou de leur initiative en cas de danger…

Il faut donc louer l’initiative saoudienne même si ce qu’elle offre de prime abord n’est qu’une base de discussion, comme disent les diplomates. Car qui peut croire qu’Israël reviendrait aux frontières de 1967 (lesquelles avaient provoqué la guerre) ou autoriseraient le retour des réfugiés chez lui ? L’aspect positif, c’est qu’un sommet de la Ligue Arabe propose, de façon entièrement décomplexée, la reconnaissance et la sécurité pour Israël. Ce ne sera pas simple, mais dans le vie rien n’est simple.

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