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Parler avec la Syrie?

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Parler avec la Syrie ?
Le Monde du 2 juin publie en page 22 une intéressante tribune signée par deux contributeurs américains qui s’interrogent sur l’attitude à adopter face à la Syrie, un état policier et autocratique qui n’hésite pas, par des moyens plus ou moins détournes, à terroriser son petit voisin, le Liban, après l’avoir occupé pendant plus de trente ans.
Les auteurs considèrent que l’institution du tribunal international, appelé à juger les assassins présumés de l’ancien premier ministre Rafic Hariri, a toutes les chances d’être instrumentalisé par les gouvernements occidentaux afin de faire plier la Syrie… Ils s’élèvent aussi contre l’attitude, incompréhensible, selon eux, de la France, qui fonce tête baissée (sic) et ne veut rien entendre, au lieu de revenir à son ancien rôle de médiateur et d’interlocuteur avec des pays arabes en délicatesse avec les pratiques démocratiques.
Si je comprends bien la trame de cette tribune, il conviendrait de prendre la Syrie telle qu’elle est et de s’accommoder de ses mœurs politiques assez spéciales : intimidations, enlèvements, manipulations de groupes terroristes, fournitures d’armes au Hezbollah, attentats et déstabilisations en tous genres… Mais quid alors de la légalité internationale ? Quid de la souveraineté d’un Etat tel que le Liban, abandonné pendant des décennies à la guerre civile et ravagé, pour finir, par une très pesante tutelle syrienne ?
Une attitude plus réaliste et sérieuse à la fois conduirait les observateurs vraiment scrupuleux à exiger la mise en jugement des coupables, quel que soit leur rang, la préservation de la souveraineté libanaise et un échange d’ambassadeurs après reconnaissance des frontières de la Syrie et du Liban…
Il est très regrettable de lire parfois sous la plume d’observateurs réputés informés et compétents des plaidoyers qui renforcent l’impression que le Proche Orient ( conflit israélo-palestinien, ingérence syrienne, terrorisme, etc) ne sortira jamais de la crise. Non, il n’existe pas de fatalité. Tous les peuples ont le droit de vivre en paix et en bonne intelligence avec leurs voisins. Je pourrais assurément m’employer, moi aussi, à une dialectique spécieuse et trouver, dans une langue de bois que personne ne comprend, de bonnes raisons de laisser les choses en l’état. Mais alors à quand l’avènement d’un monde plus sûr et plus juste ?

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