Le monde entier éprouvera une joie sans mélange en apprenant que les infirmières bulgares et leur compagnon d’infortune, le médecin palestinien, naturalisé bulgare, bénéficient d’une commutation de peine. Le monde espère que ce douloureux feuilleton –plus de huit années passées dans les geôles libyennes avec une condamnation à mort confirmée par toutes les instances judiciaires- prendra effectivement fin dans les meilleurs délais : à savoir le renvoi dans leur pays de pauvres individus injustement accusés et condamnés de manière inique.
Nous nous inclinons respectueusement devant les jeunes victimes et communions sincèrement avec leurs familles : perdre un être cher est une épreuve, perdre un enfant est une douleur inextinguible.
Mais il faut aussitôt ajouter que tous les experts internationaux, donc impartiaux, ont imputé cette épidémie mortelle aux déplorables conditions sanitaires dans les hôpitaux de ce pays… On peut même s’interroger sur la persistance avec laquelle les autorités locales ont monté cette affaire en épingle pour finir par conduire l’Union Européenne dans l’étroit défilé de dédommagements financiers. On se demande s’il ne s’agit pas d’une revanche sur une affaire qui avait valu à ce pays un long et éprouvant ostracisme… Mais que faire ?
Que cela nous serve de leçon. Merci, tout de même, aux autorités libyennes pour avoir fait preuve d’un peu d’humanité. Prions pour qu’elles résolvent ces problèmes sanitaires afin d’éviter de nouvelles victimes. Quant à nous, nous devons assurer avec toujours plus de fermeté l’entrée en vigueur d’un ordre éthique international interdisant que soient mis en accusation et détenus des êtres innocents.