Le pays sort tout juste d'une dure confrontation avec une partie du monde du travail que le mouvement des étudiants prend de l'ampleur et essaye de s'étendre aux lycéens. C'est un peu comme si la France, bloquée, prise dans ses contradictions depuis des années, essayait de remonter la pente, bousculant des habitudes et des petits intérêts sectoriels de toutes sortes.
C'est à se demander si nous formons encore une nation, au sens où l'entendait Ernest Renan lors de sa conférence en Sorbonne au début des années 1880… Qu'est-ce qu'une nation, demandait-il? C'est un lien spirituel unissant des êtres humains animés par la volonté solide de réaliser des choses ensemble… Les grèvistes de tout poil ont infligé à cette belle définition un démenti des plus cinglants!
Au fond, le président Sarkozy et son gouvernement ont bien fait de tenir à leur programme de modernisation de la France. Pour quelques dizaine d'euros de plus, une minorité de gens a causé au pays des pertes qui se montent en neuf jours à quelques milliards d'euros…
Mais il y a pire: sitôt sorti d'une épreuve, nous nous retrouvons au cœur d'une nouvelle tourmente! La réforme annoncée par Me Valérie Pécresse, la courageuse ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, est sage, bien ciblée, mesurée et prometteuse. Même les présidents d'Université, traditionnellement critiques et revendicatifs, reconnaissent les bienfaits de cette réforme. Mais en France, dès que vous touchez aux universités,vous réveillez ds craintes et des soupçons d'une nature quasi-psychanalylitique.
Aucun gouvernement n'a osé ni n'osera poser quelques questions simples mais cruciales: est-ce que tous doivent arriver au bac? Est-ce que tous doivent nécessairement aller à l'université? N'est-il pas meilleur, pour mener une vie équilibrée, gratifiants et harmonieuse, d'aller plutôt vers un diplôme qualifiant et ouvrant la voie à un emploi?
Pendant des décennies, nous avons confondu formation professionnelle et culture générale, spécilaisation et érudition… Nous en payons le prix aujourd'hui. Et pourtant considérons la composition du gouvernement actuel: aucun des grands ministres n'est sorti de l'ENA qui est considérée chez nous comme la plus haute instance universitaire… Xavier Bertrand est un excellent négociateur, François Fillon, un excellente premier ministre, Jean-Louis Borloo un excellent ministre d'Etat, et même Nicolas Sarkozy, l'un des plus jeunes présidents de la Ve république: aucun n'est diplômé de l'ENA!
Un bel exemple à méditer et à suivre.