Le Liban a franchi le pas, son gouvernement refuse de se rendre à la rencontre de la Ligue Arabe qui se tient à Damas. Le pays du cèdre fait pourtant partie des membres fondateurs de cette organisation. Il étaiy inconcevable, en effet, qu'un gouvernement comme celui de M. Fouad Signora, en butte aux manœuvres des alliés de Damas à Beyrouth, se rende dans le pays voisin. Plus intéressant encore, le niveau de représentation choisi par l'Arabie Sadouite, un simple ambassadeur, sans laquelle rien ne peut se faire dans la région. Le désaccord entre Damas et Riad porte sur la Palestine, le Liban et l'Iran…
Les USA et les régimes arabes modérés de la région cherchent désespérément un moyen de séduire Damas, de lui faire changer d'alliance et de la réintégrer, d'une manière ou d'une manière, dans le giron des puissances occidentales. En une phrase, on va donner à Damas des assurances sur la survie de son régime, si ce pays veut bien jouer le jeu et cesser de noyauter les foyers de tension dans la région.
Lenjeu est de taille. Si cette tentative devait réussir, on ferait certainement l'économie d'une grave confrontation car, isolé au plan international, l'Iran (sur lequel pèse de plus en plus de soupçons en matière de nucléaire militaire) se verrait acculé. Les sanctions votées à l'ONU ont étranglé un peu plus l'économie iranienne, la chancelière fédérale Angela Merkel a dit en Israël sa détermination à faire rentrer le régime des Mollahs dans le rang. Partant, si la Syrie devait tourner le dos à Téhéran, ce pays n'aurait plus d'allié dans la région. Cela aurait des effets même si le Hezbollah libanais…
Il est de plus en plus question de mondialisation, de globalisation, du monde devenu un village planétaire. Mais une chose n'est pas encore mondialisée alors qu'elle devrait l'être, c'est l"thique. S'il y avait un peu plus d'éthique dans le comportement des Etats, on appliquerait ce que le philosophe allemand Hegel appelait de ses vœux: remplacer la violence par le Verbe.