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LA MORT DE PIERRE BEREGOVOY

 

 

  LA MORT DE PIERRE BEREGOVOY
Le livre de Pierre Follorou, le dernier secret (Paris, Fayard, 2008)

 Si l’on peut parler d’un cas tragique de la politique intérieure française de ces quinze dernières années, c’est assurément à la disparition de l’ancien premier Ministre Pierre Beregovoy que l’on pense immédiatement. Ce livre s’attache à reconstituer les circonstances de sa mort et déroule sous nos yeux les grandes étapes de sa carrière. Le jeune cheminot, fils d’un émigré russe ayant fui la révolution bolchevique, gravit patiemment tous les échelons de ses différents engagement pour s’imposer enfin, grâce à une ténacité sans pareille.
Dans son prologue, l’auteur, journaliste au Monde, s’attache à conforter la thèse du suicide, même si une récente émission sur FR3 un samedi soir il y a plus d’un mois, remettait cette thèse en question…
On lit l’histoire d’un homme qui ne fut jamais vraiment accepté par un milieu qui ne fut jamais le sien, un homme entièrement voué à l’admiration, voire au culte aveugle d’un chef qui, de l’aveu même de son épouse, Madame Gilberte Berégovoy, le manipula plus d’une fois. Modeste, vivant retiré de ce qui fait l’illusion du pouvoir, Beregovoy sera happé par un milieu qui lui donnera le vertige, au point qu’au lendemain de sa disparition tragique, sa mort dira qu’elle souhaitait que 1981 n’eût jamais eu lieu, signifiant par là que cette victoire a tout changé : les relations, le milieu, l’habitation et tout le reste.
Si l’on suit l’auteur, c’est le passage dans l’opposition après l’ivresse du pouvoir qui pousse le future Premier Ministre qui nouait des amitiés avec des personnes sulfureuses, un peu comme un nœud coulant se serre de plus en plus autour de votre coup… Ces hommes, moins scrupuleux que le Premier Ministre, sauront lui rappeler leurs largesses passées et exigeront un retour d’ascenseur …
Je passe sur les scandales dans lesquels le Premier Ministre n’avait rien à se reprocher pour arriver à ce prêt calamiteux d’un million de francs (un malheureux petit million) pour un appartement dans le XVIe arrondissement… Mais pour l’auteur, ce qui a délenché le geste fatal de Bérégovoy, c’est la crainte de voir le juge Thierry Jean-Pierre découvrir un compte numéroté sur lequel d’importantes sommes d’argent liquide avaient été déposées. Il y eut aussi l’incroyable imprudence  de membres très proches de la famille.
Tout ceci se termina dans le sang, sûrement le sang d’un innocent qui n’était pas le pire des hommes politiques de notre temps.

 

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