MOURIR CENTENAIRE ET EN TRÈS BONNE FORME…
Il y a quelques années à Berlin, très exactement dans le château de Genshagen, j’eus le bonheur de rencontrer le professeur Etienne-Emile Beaulieu, le découvreur de la DHEA, à l’invitation de la regrettée Brigitte Sauzay, la conseillère de l’ancien chancelier fédéral allemand Schröder. Lors de ce congrès portant sur l’éthique médicale et la recherche, l’éminent praticien avait évidemment de sa pilule miracle que le grand public assimile, à tort ou à raison, à la jeunesse éternelle.
Aujourd’hui, je lis dans une pleine page du Monde (26 juillet 2008) un très bon texte de ce professeur qui relate dans une prose à la fois limpide et sobre, les promesses que l’humanité peut tenir si elle s’en donne les moyens. Il explique aussi qu’à ce jour, on n’a pas encore dépassé les 122 ans et quelques mois de Jeanne Calmant, mais qu’il n’était pas exclu que la moitié des êtres, nés après l’an 2000, puissent devenir des centenaires… Il ajoute, toutefois, que dès l’âge de 85 ans, une bonne partie de ces hommes et de ces femmes seront atteints de la maladie d’Alzheimer de manière irréversible. La solution, c’est de stimuler la recherche dans ce domaine et de faire fructifier la pilule DHEA.
Il nous informe aussi de quelques chiffres concernant la dépendance : 1000 € en moyenne dans une maison de retraite moyenne et environ 10.000 chez soi… Alors, conclut-il, ne serait-il pas rentable d’aider les gens à mieux vieillir et à rester chez eux, en éloignant de l’humanité le spectre d’une maladie presque inéluctable du cerveau.
Enfin, il nous informe que ses recherches actuelles portent sur l’art et la manière de stimuler le cerveau et de la préserver d’un vieillissement, véritable épée de Damoclès suspendue sur la tête de l’humanité dans son ensemble…
Beaulieu raconte qu’un jour une technicienne qui s’ennuyait lui demanda de lui donner quelque chose à faire. Il en profita aussitôt pour la mettre sur le dosier de la DHEA qu’il avait un délaissé… Découpez moi, lui dit-il, quelques rats pour voir s’ils fabriquent organiquement de la DHEA, cette substance ne se trouvant pas dans le sang… La jeune femme revint, triomphante : il y a en a, dit-elle, le cerveau en fabrique ! Alors, peut-être pouvons nous stimuler cette fabrication, la démultiplier, ce qui aurait pour heureuse conséquence de prévenir, de retarder, voire même d’annuler toute cette dégénérescence que l’on a vu s’abattre sur nos proches et nos parents…
Le professeur Beaulieu a un peu plus de 82 ans. Je l’ai vu, on lui en donnerait vingt de moins ! Il rappelle lui-même qu’il y a quelques décennies on mourrait à 60 ans, d’infection, de maladies chroniques au d’autres affections. Aujourd’hui, à 60 ans, on commence une autre vie…
D’ailleurs, l’armée américaine ne s’y est trompée, elle qui finance une partie des recherches du professeur. Un exemple à suivre, une voie à approfondire. Vivons plus, mais en très bonne forme : c’est possible !