DANIEL BARENBOIM, LE MUSICIEN DE LA PAIX…
La vie et l’engagement de Daniel Barenboim, éminent chef d’orchestre mondialement connu, ont déjà retenu l’attention, mais le journal Le Monde a eu la bonne idée de reprendre dans ses éditions du 25 juillet toute une page de ses écrits.
Il y parle de sa vie, de ses origines et de sa vocation musicale. Ses grands parents étaient des juifs russes qui émigrèrent vers le début du XXe siècle vers l’Argentine, qui était jadis la troisième communauté juive du monde, après les USA et l’URSS. Ses grands parents maternels, sionistes dans l’âme, avaient déjà fait une apparition en Palestine pour voir s’il y avait une perspective de s’y installer. Alors que pour eux, la notion de Terre sainte était fondamentale, les grands parents paternels étaient, eux, largement assimilés, de l’aveu même du musicien. Né en Argentine en 1942, le petit Barenboim suit ses parents en israël alors qu’il n’a que dix ans… C’était, disait-il, l’époque où l’on ne parlait que de faire refleurir le désert, où tout semblait sensible tant les pionniers étaient ivres d’espoir et d’envie de reconstruire. Le jeune enfant dut apprendre l’hébreu, lui qui ne parlait qu’espagnol à la maison.
Lorsque ses talents musicaux sont reconnus et qu’il voyage à l’étranger, Daniel B. rencontre à Londres celle qui va devenir son épouse. Il affirme lui-même que sans qu’il l’ait exigé, son épouse choisit de rejoindre la communauté juive afin que ses enfants n’aient aucune difficulté à s’intégrer dans la société juive en Israël.
Daniel B. adresse quelques critiques à l’Etat d’Israël mais souligne son appartenance et sa solidarité avec le combat du peuple juif pour sa survie et sa sécurité. Il n’est pas d’accord avec la thèse qui consiste à dire que les victoires militaires sont un gage indispensable d’avenir… Il va même jusqu’à écrire que cette terre était habitée avant l’arrivée du mouvement sioniste. On connaît l’engagement de Barenboim aux côtés de l’universitaire américano-palestinien Edward Saïd en faveur de la paix. Et la musique est le medium choisi par les deux hommes pour faire de la paix un processus irréversible.
Ce combat est digne d’éloges. Il faut prendre et laisser un peu de ce que dit Daniel B. : au fond, c’est un musicien. Et comme disait le grand idéaliste Arthur Schpenhauer, le monde a besoin de la musique mais la musique, elle, n’a pas besoin du monde.