VERS UNE LIBÉRATION PROCHAINE DU CAPORAL FRANCO-ISRAÉLIEN GILAD SHALIT ?
Il semblerait, sauf brusque retournement de situation, que le malheureux caporal Shalit, retenu dans les geôles du Hamas, depuis deux ans, puisse enfin rentrer chez lui. Ce n’est pas sûr, car on ne peut jamais être sûr vec les terroristes, mais, à moins que tout ne trompe, les dirigeants du mouvement Hamas ont compris que leur monnaie d’échange, le jeune caporal, ne leur ferait pas acquérir tout l’or du monde. Et qu’il était temps de faire preuve de réalisme après avoir cru pouvoir faire chanter l’Etat d’Israël éternellement. D’autant que si le lieu de détention est encore secret, à la longue, les services finiraient par le découvrir.
Israël serait prêt à libérer des centaines de prisonniers palestiniens, et notamment des «ministres» du Hamas. Un premier élargissement aurait lieu prochainement. En guise de bonne volonté et de sérieux, l’Etat d’Israël procéderait à cette première mesure sans rien obtenir, sinon le transfèrement du jeune soldats israélien en territoire égyptien.
Mais la pièce la plus surprenante de ces pourparlers tient à la personnalité de l’autre grand bénéficiaire de l’échange qui ne serait autre que le fameux Marwan Barghouti… Dans ce cas, Israël ferait d’une pierre deux coups : d’une part récupérer enfin son propre militaire, et d’autre part, prendre une sérieuse option pour la succession du président Abbas qui ne veut pas se représenter… Or, chacun sait que Barghouti, très bien traité en Israël, ne joue les résistants farouches et déterminés que devant les caméras de télévision…, qu’il a fait de sérieux progrès dans le maniement de la langue hébraïque et que ses conditions de détentions n’ont rien à voir celles d’un sérieux isolemnt…
Je n’insinue pas qu’il a partie liée avec les Israéliens, mais il fait partie de ces générations de palestiniens qui ont appris l’hébreu dans les établissements pénitentiaires israéliens où l’on s’attache à voir avec quels leaders d’avenir on pourra construire la coexistence de demain.
Ce qui frappe dans cette construction, c’est l’attitude du Hamas : comment remettrait-il en liberté un leader qui appartient au Fatah et qui risque d’être le prochain homme fort de l’Autorité palestinienne ? C’est-à-dire un puissant rival qui a dû tisser avec ses geôliers quelques lien que la raison froide et lucide dicte ? Mais voilà, en Orient, on est si peu cartésien.
Condamné à la prison à vie plusieurs fois, il n’a d’autre espoir que de se prêter à une négociation… Autrement, les Palestiniens, s’ils arrivent à se mettre d’accord, éliraient quelqu’un d’autre et ce serait l’oubli de l’Histoire.
Ce qui plaide en faveur d’un tel plan, c’est que le Hamas, découvrant qu’il n’est pas de taille et que la reprise du blocus israélien le condamnerait à la chute et au retournement de l’opinion à Gaza, pense qu’il ne perdrait pas la face en se réconciliant avec Barghouti plutôt qu’avec le président Abbas. Car, comment justifier alors la violente de la rupture passée ? Alors qu’avec Barghouti, on peit faire croire aux masses de Gaza que ce sera tout autre chose. En plus, ce serait plus facile de faire admettre l’ancien détenu et de lui tailler des habits de héros (za’im) que les Arabes aiment tant.
Décidément, cela ne changera jamais… Et je pense aux problème que la Suisse a aujourd’hui avec un autre modèle de démocratie de ce monde là !