IL Y A QUARANTE ANS, JOUR POUR JOUR, LES CHARS SOVIÉTIQUES ENVAHISSAIENT PRAGUE…
Est-ce que M. Poutine se souvenait de cette date anniversaire en envoyant ses chars punir sauvagement la petite Géorgie ? Probablement, mais cela ne l’a pas empêché d’agir dans la plus tradition du défunt empire soviétique…
Il y a quarante ans, les chars soviétiques déferlaient en Tchécoslovaquie pour mettre fin au fameux printemps de Prague : que s’était-il pas passé ? Le jeune peuple de ce pays avait secoué le joug insupportable du parti communiste local, le plus rétrograde et le plus pointilleux de tous les pays de l’est ; un autre Comité Cenjtral avait été élu avec à sa tête le célèbre Alexandre Dubcek. Celui-ci se voulait un communiste réformateur et décida, de concert avec son peuple, d’œuvre dans ce sens. Il libéralisa l’information et desserra graduellement l’étau du PC soviétique. Les journalistes tchèques devaient attendre le feu vert de l’agence Tass avant de diffuser leurs propres nouvelles. Dubcek mit fin à tout cela. Leonid Brejnev qui était alors au pouvoir à Moscou subodorait l’hérésie et la contre-révolution dans cette affaire et commençait de faire pression sur Dubcek et ses amis. Celui-ci naviguait subtilement entre les différents écueils sans toutefois rassurer Moscou qui se débattait en pleine guerre froide : pour les Soviétiques, si Prague agissait ainsi, c’est parce que les USA étaient derrière et tiraient les ficelles.
Les autres pays de l’est, et notamment la RDA de Walter Ulbricht, étaient fort inquiets. Les Allemands avaient massé à leur frontière avec la Tchécoslovaquie, deux puissantes divisions blindées, qui restèrent toutefois chez elle, Brejnev considérant que l’afflux de chars allemands à Prague rappelaient de très mauvais souvenirs (Hitler avait envahi le pays moins de trois décennies plus tôt.
Alors que les Soviétiques rejetaient les menaces d’invasion end énonçant une désinformation impérialiste, les chars des pays dits frères envahirent le pays et ce 21 août 1968, Prague fourmillait de petits moujiks en uniforme. La suite se devine : une chape de plomb s’abattit sur le pays. Les Soviétiques avaient assassiné les espoirs d’un petit peuple.
Aujourd’hui, ce pays est partie intégrante de l’Union Européenne et de l’OTAN.
M. Poutine devrait méditer cette leçon de l’Histoire et s’engager sur une voie plus pacifique et plus généreuse.