FAUT-IL TAXER LES RICHES ?
LA REFORME DE L’ISF EN FRANCE
On entend déjà les hauts cris de la gauche depuis que Madame Christine Lagarde, prenant à contre pied ses amis et ses adversaires politiques, a donné une interview à La Tribune pour dire que le gouvernement allait assouplir l’impôt sur le patrimoine et réformer, même, l’impôt sur la fortune.
Dans tous les pays modernes et avancés, on réduit le montant des prélèvements obligatoires, seule la France est restée à la traîne car sa sociologie est restée au niveau du XIXe siècle où les riches et les pauvres (ce n’est qu’une façon de parler) s’opposent irrémédiablement et presque invinciblement. Pourquoi ? C’est un lointain héritage des problèmes non tranchés par la Révolution française et qui sont demeurés pendants depuis lors.…
Réfléchissons d’abord sur les mots. Qui est riche et qui est pauvre ? Nous autres salariés, même à un niveau élevé, vivons de nos salaires car nous louons notre force de travail, intellectuel ou manuel. Ce qui fait que la quasi-totalité des populations, notamment européenne, est constituée de salariés, c’est-à-dire de gens comme nous qui attendent la fin du mois. Il n’y a donc pas lieu de développer cette haine de classes, cette opposition sociale qui a encore de beaux jours devant elle en France.
Alors qui est riche ? En fait des gens qui développent leur savoir-faire, sortent des sentiers battus et prennent des risques. Or, ces gens dont nous ne faisons pas partie, sont haïs en France, voire même dénoncés et désignés à la vindicte populaire… Est-ce juste ? Non, puisque ces gens sont comme les autres, paient des impôts (plus que les autres) et contribuent grandement à créer des richesses , donc à améliorer les niveaux de vie de leurs concitoyens.
Mais en France, c’est très spécial, on considère que c’est une honte, un scandale d’être riche et on estime quil faut prendre aux uns pour donner aux autres. C’est très généreux mais très dangereux aussi car ceux que l’on dépouillent liquident leurs affaires dans ce pays et vont ailleurs… La mesure de Madame Lagarde est don très appropriée et surtout la successivité des deux mesures, taxer de 1,1% les revenus du capital et ensuite réduire son assiette fiscale, c’est de bonne guerre. L’électorat de la majorité s’est cru trahi par le gouvernement qui n’a pas tardé à rétablir l’équilibre.
Les leçons à tirer de ce chassé-croisé est que la France doit changer de mentalité ; il faut comprendre que la France n’est pas seule au monde, qu’elle doit se soumettre elle aussi aux lois d’airain de la conjoncture économique. ET quand on taxe trop le capital on s’enfuit vers des cieux plus cléments. Tout le monde aurait fait la même chose… Il suffit de voir le nombre de Français qui peuplent les beaux quartiers de Londres, de Bruxelles et de Genève pour s’en convaincre.
Alors, plus d’ardeur au travail et moins de jalousie et d’envie. Si les Français veulent sauver le modèle social de leur pays.