LE PÉTROLE ENCORE ET TOUJOURS : COMMENT SE DÉGAGER DE LA DÉPENDANCE ENERGÉTIQUE DE PAYS INSTABLES ET IMPRÉVISIBLES ?
Enfin, une nouvelle rassurante : le prix du baril de brut passera bientôt, c’est pratiquement sûr, sous la barre des 100$ à New York et ailleurs. Il baissera encore, c’est évident, ce qui réduira notre dépendance à l’égard de pays du Moyen Orient et d’ailleurs. Certains de ces pays ont déjà préparé leur projet de budget pour l’année prochaine et ont tablé sur un prix de vente nettement moins élevé que celui qui se pratique actuellement… D’où une baisse des prétentions de ces pays qui avaient tendance à peser sur la scène internationale grâce aux excédents que leur garantissaient leurs réserves en or noir.
Comment s’explique cette baisse ? Il y a d’abord le ralentissement de l’activité mondiale ; il y a aussi les premiers signes d’essoufflement des pays émergents comme la Chine et l’Inde. Le premier avait accumulé de puissantes réserves avant les Jeux Olympiques qui sont maintenant finis. Commence l’heure des comptes et ce n’est pas toujours réjouissant. L’Inde, quant à elle, ressent un net fléchissement de sa consommation intérieure mais aussi des marchés internationaux qu’elle inondait de produits, moins demandés aujourd’hui.
Mais la chose la plus importante, selon moi, c’est la découverte de nouveaux gisements dans des zones loin des pays pris dans des zones de conflits. Le Brésil, grand pays sympathique et d’une culture proche de la nôtre, a vu son président Lula da Silva inaugurer en grande pompe un gisement de plus de 33 milliards de barils, au large de la baie de Rio de Janeiro. Certes, il faut aller chercher l’or noir toujours plus loin sous la crôute terrestre ou la vague marine… C’est toujours mieux que d’être placé sous la dépendance de gens peu recommandables à bien des égards.
Cette découverte est merveilleuse ! Ce pays n’est pris dans aucun conflit grave, n’a pas de graves problèmes avec ses voisins, a donné au monde une image de paix et de joie de vivre (la salsa et la samba) et son insertion dans le concert des grandes puissances ne provoquera pas de révolution dans notre vie quotidienne…
Ah ! Si l’Amérique du Sud ou du Nord, si l’Australie ou l’Asie pouvait devenir notre source d’approvisionnement au détriment des pays où nous sommes contraints de nous servir aujourd’hui et qui nous obligent, du coup, à les soutenir alors qu’ils ne sont pas un parangon de démocratie, le monde changerait de nature…
Mais à quelque chose parfois, malheur est bon : nous sommes en train de nous dégager de cette tutelle insupportable en mettant au jour de nouvelles sources d’énergie, notamment renouvelable. Tout y gagnerait : l’environnement, la politique étrangère et la démocratie.
J’ai déjà eu l’occasion, dans un précédent article, de citer la phrase cynique d’Anthony Eden (le monde n’est pas fondé sur la justice, mais sur le pétrole) . Il est temps que cela change : croyez moi, cela changera la face du monde. Par exemple, plus personne ne pourra, dans une capitale d’Europe, provoquer une crise internationale pour échapper à des poursuites judiciaires, rendues nécessaires par son inconduite caractérisée.