LES CRIMES D’HONNEUR
En réfléchissant sur le thème de l’article à traiter ce jour pour La Tribune, j’avoue ne pas avoir hésité un long moment : il y avait l’échec du Premier Ministre Jean-Pierre Raffarin à conquérir la présidence du Sénat, l’arrivée du général Petraeus en Afghanistan, le discours de Nicolas Sarkozy à Toulon pour répondre à la crise financière mondiale, l’attentat à Jérusalem contre le professeur Zeev Strenhell etc… Et pourtant, c’est des crimes d’honneur que j’ai décidé parler aujourd’hui, tant je trouve que la situation faite aux femmes dans certains pays arabo-musulmans est indigne et scandaleuse
C’est la page 3 du journal Le Monde qui a attiré mon attention : comment a-t-on pu, au Pakistan, au cours du mois de juillet, enterrer vivantes quelques jeunes filles dont le seul crime est d’avoir refusé un mariage forcé et d’avoir décidé d’épouser l’élu de leur cœur ? Eh bien, ce «crime» était impardonnable et elles ont payé très cher leur indépendance et leur autonomie amoureuses…
Je souligne au passage que ces jeunes filles n’ont pas mené une vie dissolue aux yeux de leurs bourreaux, elles n’ont pas défrayé la chronique en vivant une vie hors normes dans ces pays arriérés, elles ont simplement voulu partager leur vie avec un homme qu’elles aiment. Mais ce qui est encore plus grave, c’est que les membres de leurs tribus considèrent que ces femmes ont enfreint le code de l’honneur et que leur réaction, criminelle, par essence, est destinée à restaurer leur honneur entaché ; d’où l’expression crime d’honneur !
Mais où donc vivent ces gens, dans quelle époque et sur quelle planète ? Que sont ces attardés mentaux qui placent je ne sais quel honneur dans l’espace exigu de l’entre cuisses des femmes ?
On a vu dans certains pays, toujours les mêmes, hélas, des frères, de pères, parfois des maris jaloux, mettre fin aux jours de femmes de leurs familles ou de leurs clans, à la suite de simples soupçons. Mais comment peut-on traiter ainsi des être humains, au seul motif qu’ils sont des femmes ?
Autant l’homme que la femme ne sauraient être limités au sexe qu’ils ont. Mais que fait-on de la dignité humaine ? La biologie nous apprend depuis plus d’un siècle qu’un être humain comprend 50% de sa mère et 50% de son père. Il y a donc en chacun de nous du féminin et tous, nous passons à peu de choses près 9 mois dans le giron maternel. Comment s’explique cet arriérisme ? J’avoue ne pas pouvoir répondre à la question. Cela me fait penser à cette pauvre femme assassinée par les talibans à Kaboul dans un stade archi comble, à ces jeunes filles dont on a coupé la main parce qu’elles s’étaient mis du vernis à ongle, à ce Palestinien qui a exécuté sa propre sœur dans une pièce voisine de celle où pleuraient les futurs orphelins qui avaient, les pauvres, déjà perdu leur père … Et on appelle cela de l’honneur. De l’horreur, je veux bien.
Parlons plutôt de barbarie et prions D- que ces horreurs cessent.