UN PLAN PAULSON POUR L’EUROPE ?
Impossible, depuis quelques semaines, de parler d’autre chose que de la crise financière internationale. A ce sujet, la voie des vrais experts (dont je suis pas, hélas) se fait peu entendre, laissant la voie libre aux délirants et aux incompétents… Un exemple : les comparaisons, faciles et infondées, avec la crise de 1929 ! Comment comparer des grandeurs qui ne sont guère comparables ? Sait-on seulement que la différence majeure –et elle est de taille- entre les deux phénomènes est qu’en 1929, le gouvernement américain a mis près de trois avant d’intervenir. Aujourd’hui, à l’âge du courrier électronique et de la globalisation, une telle chose est proprement inconcevable.
Le plan Paulson a finalement été adopté par le Sénat américain. Au tour, à présent, de la chambre des représentants d’en faire autant. Mais lorsque ces mesures auront enfin un peu stabilisé le marché et calmé l’angoisse légitime des déposants et de la population en général, il faudra passer aux choses sérieuses : l’installation d’un code de bonne conduite bancaire internationale, la recherche, la désignation et la punition des coupables et le remboursement des sommes publiques déboursées pour renflouer les banques qui, par un superbe retournement de situation, privatisent les profits et socialisent les pertes…
A-t-on besoin d’un plan Paulson pour l’Europe ? Aux experts de se prononcer. Ce que je peux dire ou plutôt relever, c’est qu’un nouvelle fois, le courant ne passe pas entre la France et l’Allemagne, Madame Merkel défendant la thèse que les banques doivent assumer leurs erreurs, même au prix de leur propre disparition. J’apprécie cette rigueur et elle est digne d’une grande fille de pasteur protestant, mais quid des épargnants et des actionnaires qui vont y perdre leurs économies ? Cette crise met malheureusement en avant la désunion du vieux continent. La disparité est énorme : l’Irlande qui affirme haut et fort que le gouvernement assumera tout et garantira tout (plus de 400 milliards d’euros !!) ne se trouve pas dans le domaine du rationnel et du raisonnable… Et de l’autre côté du spectre, la RFA qui veut que les banques paient elles-mêmes pour leurs fautes…
Les fautes… On n’éludera pas cette question de fond. N’y voyez, si’l vous plaît, aucune attitude vindicative de ma part, mais si un salarié ou un particulier ou un petit entrepreneur commet une faute de gestion, il assume les conséquences de ses négligences et les banques, parce qu’elles ont inondé le marché mondial de leurs mauvais produits, nous condamnent à voler à leur secours.
On cite ce matin le cas d’un haut dirigeant de la banque franco-belge en faillite qui réclame pour son départ, 3,2 millions d’euros !! Le dixième de ce que les deux Etats ont injecté pour sauver sa banque !!!
Alors, oui, d’accord pour un plan Paulson en Europe , mais avec quelques conditions :
a) l’assainissement des pratiques bancaires.
b) L’instauration d’une éthique des transactions et de la vente des produits
c) Le remboursement des sommes injectées
d) La punition des coupables.
Toutes les professions sont soumises à une déontologie. Les banquiers ne doivent pas être une exception.