JUSTICE ET POLITIQUE EN ISRAÊL : EHUD OLMERT, TSIPI LIVNI ET QUELQUES AUTRES…
Une nouvelle agite depuis quelques heures les médias et les politiques en Israël : le première ministre démissionnaire a annoncé sa décision de poursuivre ses activités, c’est-à-dire d’exercer ses fonctions de premier ministre dans toute leur plénitude jusqu’à la mi février, date à laquelle l’Etat juif sera enfin doté d’un nouveau gouvernement, issu du suffrage populaire.
Ironie du sort, la sourde opposition qui sévit entre Olmert et sa rivale Livini connaît une nouvelle étape puisque c’est aujourd’hui, en principe, que Livni qui vient d’échouer dans ses tractations, qui devrait prendre les rênes du pouvoir en sa qualité de vice premier ministre, issue du parti Kadima. Cele n’est pas possible puisque Olmert qui a un vieux compte à régler avec la protégée d’Ariel Sharon ne veut pas lui céder la place…
C’est alors que l’instance judiciaire entre en action. Le procureur a déjà fait savoir qu’il envisageait une inculpation, ce qui voudrait dire que les jours d’Olmert en tant que Premier Ministre sont comptés puisqu’il avait promis de rendre son tablier s’il était l’objet d’une inculpation en bonne et due forme… Tout ceci est bien compliqué et dénote peu de considération pour le bien public et l’intérêt national. Voilà un pays en guerre depuis sa naissance, au budget militaire gigantesque en raison de l’hostilité meurtrière de ses voisins, confronté à des défis sans cesse grandissant mais qu’il affronte (D- soit loué) avec succès, mais dont la classe politique a confisqué le jeu démocratique.
Israël est, certes, une démocratie et nous le louons pour cela. C’est même la seule –et pour longtemps- dans cette sombre région du monde, mais les excès ne sont pas bons. Visiblement, les prérogatives du Procureur Général sont excessives et nocives. Si c’est un gouvernement des juges ou des procureurs, alors que ceux-ci présentent une liste aux législatives et forment un gouvernement selon leur cœur. Mais on ne peut pas gouverner sous la menace perpétuelle d’une épée de Damoclès, brandie au-dessus de sa tête.
Par ailleurs, on devine bien que je n’ai pas d’indulgence particulière pour la corruption, passive ou active. Or, à part Ben Gourion et quelques grandes figures du passé, parangons des pionniers purs et vertueux qui ont fait Israël, lui ont donné une âme forgée dans la lecture des grands textes prophétiques et de la Tora, pratiquement tous les dirigeants ont eu, à des degrés divers, quelque chose à reprocher.
Que faire pour obvier à ce mal ? Il n’y a pas trente-six solutions. Augmenter leurs indemnités et surveiller leur patrimoine lors de leur nomination et après leur départ.
Une référence biblico-talmudique : dans la Bible, il est question de la désignation du Grand Prêtre, sorte d’ancêtre du souverain pontife, en ces termes : we-ha-cohen ha-gadol mé-échaw (etle cohen qui est plus grand que ses frères). Le talmud s’émeut de ce critère de sélection et se demande de quelle grandeur il peut bien s’agir : est-ce la grande taille ou autre chose ? La réponse est la suivante : gadellouhou mé-échaw : grandissez le par rapport à ses frères ! Mais comment ? Eh bien, en lui offrant des conditions matérielles de vie qui le mettent à l’abri du besoin Bref, que la clause matérielle ne soit pas un problème ni une préoccupation pour lui… Vous m’avez compris : aujourd’hui cela traduirait par une belle maison, une belle voiture, de bons cigares et tout le reste…
Enfin, un peu d’humour.