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LA RUSSIE ET LES ANCIENS ETATS SATELLITES

 

 

LA RUSSIE ET LES ANCIENS ETATS SATELLITES
    Madame Hélène Carrère d’Encausse a fait récemment une brillante conférence sur ce sujet dans le cadre du Forum du futur, élargi à France-Amériques. Secrétaire perpétuel de l’Académie française, cette dame est à juste titre considérée comme l’une des plus grandes spécialistes de ces questions qui vont du défunt empire soviétique à l’indépendance des anciens états satellites.
    L’intérêt de cette illustre dame pour ces questions est presque un atavisme familial, si j’ose dire. Elle est, en effet, d’origine à la fois russe et géorgienne, tout en étant bien française.
    L’exposé remonte même aux temps de Lénine et de Staline, deux hommes qui façonnèrent ce qui allait devenir l’Union soviétique. Le dernier, notamment, a su monter les peuples de son Union les uns contre les autres en donnant aux uns des territoires qu’il avait pris aux autres… Ainsi, les haines nationales empêchaient que l’on se liguât un jour contre l’autorité de tutelle et le pouvoir central de Moscou.
    Deux hommes, plus proches de nous, ont joué un rôle déterminant dans l’éclatement définit de cette Union soviétique : Mikhaïl Gorbatchev qui s’abstint de faire tirer sur les Hongrois et les Allemands de l’est et consentit à enterrer l’empire soviétique, d’une part, et Boris Eltsine qui mit fin à l’Union soviétique elle-même. La conférencière a cité sa fameuse phrase adressée aux Etats désireux de retrouver leur autonomie : prenez autant d’indépendance que vous pourrez en digérer… Une phrase que le jeune et inexpérimenté président géorgien aurait dû méditer, lui qui avait assuré à la dame, lors d’un dîner à Paris, que les Américains ne le laisseraient jamais choir et qu’il pouvait compter sur eux. On connaît la suite…
    Il est aussi beaucoup question de Vladimir Poutine qui ne pouvait plus supporter d’être traité comme une puissance de second ordre et qui a  très mal pris le fait que son offre de service dans la lutte anti-terroriste fût si mal reçue… Il avait pourtant donné des assurances à Georges Bush au lendemain des attentats du 11 septembre et l’Amérique, après s’être ressaisie, a choisi la voie de la suprématie absolue plutôt que celle d’une coopération équilibrée.
    La goutte qui fit déborder le vase fut la volonté des USA et de l’OTAN de se rapprocher vraiment très près, trop près des frontières mêmes de la Russie : Hélène Carrère d’Encausse rappelle  que le ministre Lavrov avait bien spécifié aux Géorgiens, après l’évacuation des bases militaires russes dans le pays, que la Géorgie pouvait tout faire sauf adhérer à l’OTAN et accueillir sur son territoire des bases américaines. Et voici que sitôt partis, les Russes furent remplacés par les Américains… Inacceptable pour les Russes.
    La conférencière a aussi mis l’accent sur les capacités propres et la forte personnalité du président Medvedev qui semble vouloir transformer la société russe en fortifiant le secteur d’une société civile à l’occidentale…  Ce n’est pas, dit-elle, une marionnette. A suivre.
    Je ne finirai pas cette note sans rendre un vibrant hommage à notre Secrétaire Générale Madame Hélène de Rochefort qui a si bien présidé la séance, avec grâce et compétence, en l’absence de l’Amiral Bétermier, retenu à New York.


 

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