ANGELA MERKEL, la jeune femme que personne n’attendait…
Le journal Le Monde -qui fête cette semaine son 20.000e numéro et auquel nous souhaitons un bon anniversaire- consacre une double page à la personnalité et à la carrière de Madame Angela Merkel. Etonnant femme que la chancelière allemande… J’annonce tout de suite que j’ai une profonde admiration pour cette fille de pasteur qui m’a toujours étonné par son savoir-faire, sa simplicité et en endurance. Pour quelles raisons ?
Voici une femme pas très gracieuse mais qui me plaît par sa sobriété et sa rigueur morale. Je vante régulièrement ses mérites en présence de l’ambassadeur d’Allemagne à Paris et plus encore, lors de déjeuners réguliers avec mon ami le Ministre Plénipotentiaire près de cette même ambassade, le professeur Harald Braun, protestant lui aussi. Je souligne toujours ses qualités de Pfarretochter, fille de pasteur qui a ému les Israéliens en disant en allemand, dans son discours à la Kenését (insigne privilège de pouvoir tenir son discours en allemand dans cette enceinte juive : une langue qui a symbolisé pour des millions de victimes juives et de leurs descendants en Israël et dans le monde, la langue des bourreaux nazis…) : Wir werden Israël nie allein lassen : nous ne laisserons jamais Israël seul…
ANGELA MERKEL, la jeune femme que personne n’attendait…
Le journal Le Monde -qui fête cette semaine son 20.000e numéro et auquel nous souhaitons un bon anniversaire- consacre une double page à la personnalité et à la carrière de Madame Angela Merkel. Etonnant femme que la chancelière allemande… J’annonce tout de suite que j’ai une profonde admiration pour cette fille de pasteur qui m’a toujours étonné par son savoir-faire, sa simplicité et en endurance. Pour quelles raisons ?
Voici une femme pas très gracieuse mais qui me plaît par sa sobriété et sa rigueur morale. Je vante régulièrement ses mérites en présence de l’ambassadeur d’Allemagne à Paris et plus encore, lors de déjeuners réguliers avec mon ami le Ministre Plénipotentiaire près de cette même ambassade, le professeur Harald Braun, protestant lui aussi. Je souligne toujours ses qualités de Pfarretochter, fille de pasteur qui a ému les Israéliens en disant en allemand, dans son discours à la Kenését (insigne privilège de pouvoir tenir son discours en allemand dans cette enceinte juive : une langue qui a symbolisé pour des millions de victimes juives et de leurs descendants en Israël et dans le monde, la langue des bourreaux nazis…) : Wir werden Israël nie allein lassen : nous ne laisserons jamais Israël seul…
A l’exception d’un ou de deux députés de la Kenését qui quittèrent la salle avant son discours –et dont je respecte et comprends la décision, même si je n’aurais pas agi de même- elle a remporté un franc succès, contrairement à un pape allemand qui n’a pas vraiment su conquérir les esprits et les cœurs, tiraillé, comme il le fut entre les exigences des chrétiens arabes, menacés par leurs compatriotes musulmans, et les devoirs de l’histoire. Mais ceci est une autre affaire.
Madame Merkel a séduit ses compatriotes par sa simplicité et sa frugalité de mœurs. Tous les samedis, lorsqu’elle est à Berlin, elle se rend dans le supermarché des Galeries Lafayette au rayon des charcuteries et des fromages (dont elle devrait user avec modération, comme je le répète à mon ami Harald qui éclate de rire en me disant que c’est la faute aux fromages français qui sont trop bons !) pour rejoindre ensuite son épouse le professeur Dr Sauer, un spécialiste de chimie qui se tient obstinément à l’écart des manifestations politiques auxquelles sa Chancelière d’épouse est pourtant tenue de prendre part ;
L’autre raison de mon admiration pour la Chancelière fédérale tient à la subtilité avec laquelle cette femme encore un peu jeune, divorcée et sans enfants, a su s’imposer dans un univers d’hommes, catholiques pour la plupart, grand barons de la vie politique et peu enclins à faire des cadeaux à une pauvre petite fille de pasteur, issue d’Allemagne de l’est, une ossie en quelque sorte.
On raconte que son père en politique, l’ancien Chancelier de la réunification, Helmut Kohl, n’avait jamais prévu une telle carrière fulgurante, pas plus qu’il n’avait prévu, le pauvre, ses futurs propres ennuis judiciaires, qui allaient provoquer tant de déboires et brises net tant d’ambitions dans la classe politique allemande de droite…
La chancelière a donc, en quelque sorte, profité d’une constellation favorable qu’elle a admirablement bien su utiliser. En allemand, cette situation se dit Fügung, un concours de circonstances, heureux ou malheureux. En ce cas d’espèce, il fut plutôt heureux pour la Chancelière. En peu d’années, moins de quinze ans, elle est devenue la femme la plus puissante du monde. ET il y a de fortes chances qu’elle remporte les élections législatives de cet automne.
Une femme remarquable qui fait penser par certains de ses traits de caractère à la regrettée Golda Méir, dont le grand David Bengourion disait qu’elle était le seul homme de son gouvernement…