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L’HÉRITAGE DE LA GRÈCE (ED.) MOSES I. FINLEY.

L’HÉRITAGE DE LA GRÈCE (ED.) MOSES I. FINLEY. PREFACE DE PIERRE GRIMAL.  EDITION TEXTO, TALLANDIER, PARIS, 2009.
C’est une véritable petite somme que nous pouvons lire dans ce petit volume, en format de poche, qui fit appel aux meilleurs spécialistes en la matière Comment l’héritage, (à ne pas confondre avec le legs) hellénique est passé des mains des fils d’Athènes au monde civilisé, c’est-à-dire à Rome pour ensuite irriguer l’Europe et le monde judéo-chrétien en général. Tous les secteurs de cet héritage sont passés en revue : l’art dramatique, la politique, la philosophie, l’historiographie (chapitre passionnant), la culture grecque des juifs dont l’historiographie diffère tant de celle des juifs,  les relations entre l’hellénisme et le christianisme etc…
Un monde, on peut le dire, séparait les Grecs des juifs et plus tard, des chrétiens. L’hellénisme fut combattu par le christianisme mais ce dernier ne manqua pas de reprendre certains aspects de l’hellénisme , même si l’on dit généralement que la rusticité a vaincu l’éloquence…  Même si les fondements de ces deux cultures, l’hellénisme et le judéo-christianisme. Au fond, les Grecs savaient peu de choses des juifs, leurs croyances, leur système politique ou autre. En revanche, la Bible parle, elle, de YAWAN pour désigner la Grèce. On pense aussi que le roi David avait peut-être dans son armée des mercenaires grecs, mais que des juifs pouvaient aussi avoir servi en tant que tels sous l’étendard grec…  Mais avant 332 avant Jésus, date de l’arrivée d’Alexandre en Palestine,  rien ne nous prouve que les juifs avaient entendu parler de Sparte ou d’Athènes.

 

 

L’HÉRITAGE DE LA GRÈCE (ED.) MOSES I. FINLEY. PREFACE DE PIERRE GRIMAL.  EDITION TEXTO, TALLANDIER, PARIS, 2009.
C’est une véritable petite somme que nous pouvons lire dans ce petit volume, en format de poche, qui fit appel aux meilleurs spécialistes en la matière Comment l’héritage, (à ne pas confondre avec le legs) hellénique est passé des mains des fils d’Athènes au monde civilisé, c’est-à-dire à Rome pour ensuite irriguer l’Europe et le monde judéo-chrétien en général. Tous les secteurs de cet héritage sont passés en revue : l’art dramatique, la politique, la philosophie, l’historiographie (chapitre passionnant), la culture grecque des juifs dont l’historiographie diffère tant de celle des juifs,  les relations entre l’hellénisme et le christianisme etc…
Un monde, on peut le dire, séparait les Grecs des juifs et plus tard, des chrétiens. L’hellénisme fut combattu par le christianisme mais ce dernier ne manqua pas de reprendre certains aspects de l’hellénisme , même si l’on dit généralement que la rusticité a vaincu l’éloquence…  Même si les fondements de ces deux cultures, l’hellénisme et le judéo-christianisme. Au fond, les Grecs savaient peu de choses des juifs, leurs croyances, leur système politique ou autre. En revanche, la Bible parle, elle, de YAWAN pour désigner la Grèce. On pense aussi que le roi David avait peut-être dans son armée des mercenaires grecs, mais que des juifs pouvaient aussi avoir servi en tant que tels sous l’étendard grec…  Mais avant 332 avant Jésus, date de l’arrivée d’Alexandre en Palestine,  rien ne nous prouve que les juifs avaient entendu parler de Sparte ou d’Athènes.
Le premier texte d’Armando Momigliano porte sur biographie et historiographie.  Si l’on veut que l’écriture de l’histoire s’apparente à une science et, à tout le moins, soit prise au sérieux, il faut faire le départ entre les faits et ce qui relève de l’imagination. Or, dans la rédaction d’une biographie, la légende l’emporte le plus souvent sur la réalité historique, surtout à l’époque antique.  Enfin, les seuls textes, , d’un volume suffisant pour être l’objet d’une comparaison, sont ceux de la Bible hébraïque, laquelle ne saurait prétendre à de l’histoire événementielle. Car les personnages évoqués, les événements qui leur sont imputés, les informations portant sur les dynasties et les règnes font constamment intervenir Dieu, lui donnant une sorte de souveraineté dans les affaires des hommes. Mais les prophètes d’Israël et les rédacteurs bibliques ne se sont pas contentés d’écrire des chroniques nationales, ils sont mis en quête d’écrire l’histoire de l’humanité.
Hérodote, plus encore que son successeur Thucydide, impose au narrateur de l’histoire l’obligation d’expliquer ce qu’il relate. C’est la recherche des causes de ce qui s’est passé ; or, tout attribuer aux dieux ou à Dieu ne suffit pas.  Mais nombre de juifs ont écrits en grec, comme par exemple Flavius Josèphe qui rédigé les antiquités juives, la Guerre des juifs et une autobiographie. Sans oublier le Contre Apion. On peut parler d’une large influence de l’écriture grecque sur le penser et le vécu des juifs.
Mais Momigliano se demande pourquoi aucun juif n’a jamais écrit la chronique de l’exil en Babylonie. La réponse est qu’à cette époque là, l’activité historiographique n’était pas si fébrile et aussi parce que l’on considérait que la leçon à tirer était connue ; l’infidélité des juifs vis à vis de Dieu avait précipité ce malheur sur la tête des exilés… Ecrire de l’histoire pour faire de l’histoire ne revêtait aux yeux des rescapés aucune importance. En revanche,  à la fin de la période talmudique et tout au long du Moyen Age, on trouve une pléthore de textes à caractère historiographique (voir le QSJ sur l ’historiographie juive, PUF, 2003).
Ce qui ne manque pas d’être intéressant et de retenir l’attention, c’est le passage de l’historiographie grecque vers les chroniques chrétiennes, notamment celles d’Eusèbe.  C’est cette opposition entre histoire profane et histoire sacrée, histoire de l’Etat et histoire de l’Eglise, qui fait son apparition avec ce Chrétien.
Il est un point majeur qui sépare aussi ces deux mentalités : l’historiographie grecque n’enseigne pas de valeur morale, certes, elle se montre sensible à telle ou telle situation (la générosité, le pardon, le sacrifice etc…) alors que l’écriture chrétienne ou judéo-chrétienne n’existe que pour cela : enseigner des doctrines comme celle de la Rédemption, d’une Providence divine et d’une éthique universelle.
Momigliano a aussi écrit une autre dans cette collection d’articles, intitulée, La culture grecque et les juifs. Passons sur l’histoire de la Bible grecque, dite la Septante, et arrêtons nous un instant sur deux textes dont l’influence hellénique est visible : l’Ecclésiaste et la Sagesse de Ben Sira. Tous deux opèrent une sorte de synthèse entre un contenant grec et un contenu juif, parfaitement monothéiste.
Mais il y a aussi un excellent texte sur la philosophie grecque et le christianisme dont  les Pères se sont tant servis de la langue de Socrate. On peut même dire que le christianisme est une sorte de synthèse entre un judaïsme relâché et un hellénisme débarrassé de son panthéon…
Un volume très riche, agréable à lire et dont on recommande vraiment la lecture à tous.

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