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Le journal Le Monde a soixante-cinq ans…

Le journal Le Monde a soixante-cinq ans…

Voici, en principe, un sujet consensuel, qui nous fera oublier toutes ces histoires de burka, de voile et de minaret. Je ne puis m’empêcher, au passage, de regretter qu’on réduise une religion monothéiste d’une telle importance à des signes extérieurs vestimentaires ou architecturaux qui ont nom burka ou minarets…

Mais revenons au journal Le Monde qui a soixante cinq ans et qui est une véritable institution dans le paysage journalistique mondial. Certes, un homme de soixante-cinq ans, même très bien conservé, n’en pas moins subi un peu les outrages du temps.

Jusqu’en 1968, Le Monde est tenu par des journalistes de très haut niveau et des directeurs de même acabit. L’arrivée du giscardisme a poussé le grand quotidien du soir à se réfugier dans une opposition qui allait grandissant.

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Jusqu’en 1968, Le Monde est tenu par des journalistes de très haut niveau et des directeurs de même acabit. L’arrivée du giscardisme a poussé le grand quotidien du soir à se réfugier dans une opposition qui allait grandissant.

La victoire de la gauche en 1981 a provoqué la migration de certains journalistes vers les cabinets ministériels, notamment du Premier Ministre de l’ époque Pierre Mauroy. Je pense à Thierry Pfister, excellent chroniqueur par ailleurs. Ensuite vint le temps des désillusions, comme toujours lorsqu’on fait confiance à un pouvoir, appelé à louvoyer ou à évoluer.

Mais la pire période, celle qui faillit compromettre la survie même du journal est celle de la dérive trotskiste du quotidien et d’une politique aventureuse d’expansion. Du coup, il fallut réduire la voilure d’une manière drastique.

On connaît la formule assassine mais assez bien vue d ‘un grand ministre qui expliqua cette grave crise de la manière suivante : de contre-pouvoir, le Monde s’est voulu un pouvoir…

Aujourd’hui, Le Monde survie, vaille que vaille. Ses Unes sont modérées, il évite de se vautrer dans ce rôle emprunté de magistère moral, donneur de leçons à la terre entière.

Nul n’est parfait en ce bas monde. Mais nous continuons le journal qui n’est plus rue des Itlien mais dans le XIIIe arrondissement de Paris et qui survit comme il peut.

Bon anniversaire.

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