Chavouot, la Pentecôte juive en Israël
Pour le calendrier liturgique, la fête de Chavou’ot marque la commémoration du don de la Tora aux enfants d’Israël , au pied du Mont Sinaï.
On l’appelle en hébreu les semaines car il faut compter sept semaines après la fête de Pessah, la sortie d’Egypte, pour arriver à ce stade ultime où, nous dit-on, le peuple juif accède à la liberté et se donne une loi, la Tora, a après avoir eu la libération de l’esclavage : libération n’est pas encore liberté. Kant lui-même comparera le rôle de l’homme en tant que législateur (se donner une loi) à un privilège quasi-divin… Et son disciple Hermann Cohen (ob. 1918) a voulu voir dans la doctrine chrétienne de l’Incarnation, l’action de se donner une loi. Se donner une loi, c’est devenir une sorte de Dieu…
Pour la spiritualité judéo-hébraïque, le fait de se donner une loi, en l’occurrence d’inspiration divine, est l’acte suprême de se gouverner soi-même et de dépasser le stade de la nature. C’est toute la grandeur de Chavou’ot.
A cette occasion, je suis allé dans une autre synagogue, celle des Algérois qui ont une lieu de prière à Paris rue Saint-Lazare. Malgré le prêche du rabbin qui laissait fort à désirer et dont le français était plus qu’hésitant, j’ai bien apprécié l’office religieux car j’ai rencontré tant d’amis que je côtoyais dans la capitale française.
Au plan festif, cette fête de Pentecôte est la plus fleurie, littéralement parlant. A Natanya, à Tel Aviv, sur les autoroutes, tout le monde vend et achète des fleurs. Il y a un splendide marché aux fleurs à Natanya avec des bouquets et de compositions florales sublimes, comparables en tout point à ce que l’on trouve à Paris sur l’île de la cité.
Même les synagogues sacrifient à ce rite si agréable. Et dans les rues, les gens sont revêtus de costumes de fêtes, la circulation automobile est presque au point mort. Au coucher du soleil, nous sommes partis à Tel Aviv manger d’excellents rougets dans un restaurant du même nom (Barbounya ; rouget en hébreu) ; cet établissement se trouve à l’angle de Ben Yehouda et de Arlosorov.
Un dernier mot pour dire la paix et la sérénité qui se lisent sur les visages, les jours de fêtes juives en Israël : les gens se sentent chez eux, professant une religion en accord avec la population. En une phrase, en Israël, chez les juifs, le judaïsme est chez lui.