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De l’agitation bruxelloise à la sérénité de kippour

De l’agitation bruxelloise à la sérénité de kippour

Dans quelques heures, juste au coucher du soleil, les juifs du monde entier vont se retirer des affaires de notre temps pour se réfugier dans l’univers de la prière et de la grâce. Nous en avons bien besoin. Avec les affaires d’un monde qui ne tourne plus vraiment rond, le tintamarre d’une presse, nationale et internationale, qui gonfle démesurément les choses, un peu de sérénité est bienvenue.

Je pense, par exemple, aux derniers incidents en date à Bruxelles : le chef de l’Etat français est fondé à défendre la politique de son pays ; et si tel n’était pas le cas pourquoi l’aurait-il mise en pratique ? Ce qui s’est passé avec un autre grand dirigeant de l’Union Européenne n’est pas très clair et chacun sait que les discours, les petites phrases, servent souvent des intérêts politiques peu avouables. Nicolas Sarkozy est fondé à faire respecter la loi dans son pays et il est le plus haut responsable de l’Hexagone.

Toutes ces clameurs montrent que l’art de gouverner les hommes est un pis aller tant la nature humaine est rétive à toute discipline, à tout changement.

Mais parlons de kippour qui est l’apogée de l’année liturgique juive. On pense que les anciens hébreux l’ont repris en le modifiant à l’ancienne civilisation babylonienne, comme ils le fient pour le chabbat. A l’époque, dans le Proche Orient ancien, les Babyloniens avaient institué une journée solennelle au cours de laquelle les hommes étaient incités à faire leur examen de conscience, à réfléchir sur eux mêmes et sur leur avenir, bref à se livrer à de graves méditations. Les Hébreux ont, pour une fois, transformé cette journée de demi deuil en une journée de joie et d’allégresse.

Pour kippour, ils ont décidé que cette journée serait celle de la rémission des péchés et des actes de contrition.

Tout Israël est alors en prières pour implorer la grâce divine et la rémission des péchés de l’humanité dans son ensemble. L’âme d’Israël, en quête de pureté, s’épanche avec sincérité au pied du trône du Créateur et prie non seulement pour son peuple mais aussi pour tous les peuples qui ne forment qu’une seule famille humaine aux yeux de D-.

Après avoir rappelé les interdits les plus formels de la Tora, notamment les interdits sexuels, la liturgie fait état de la belle péricope prophétique de Jonas, l’émissaire divin qui avait tout prévu, absolument tout, sauf qu’il avait un D- miséricordieux et compatissant, un D- qui, comme le disait Ezeéchiel en son chapitre XVIII, ne recherche guère la mort du pécheur mais son repentir simple et sincère.

Auparavant, nous vivons une émouvante évocation des bénédictions du grand prêtre dans le Saint des Saints où il prononce dans un murmure (bi-lehisha) inaudible le Nom ineffable de D-. A maintes reprises, les orants se jettent face contre terre en entendant le début de cette bénédiction. En diant : béni soit le nom de la gloire de son règne, in saeculum saeculi

Quelle émotion de voir tant de gens si différents, unis dans une même et unique oraison, implorant la miséricorde d’un D- unique, pèrede l'humanité.

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