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La fête de Hanukka

La fête de Hanukka

Hier soir, une anecdote amusante dans un grand restaurant parisien où nous étions invités, le patron qui me connaît bien me demande sur un ton amusé : Alors, il paraît que c’est le Noël juif depuis avant-hier ? Je lui réponds sur le même ton enjoué ; oui, et chez les juifs, cela dure huit jours !

Que veut dire la terme hébraïque hanukka ? Cela signifie inauguration, consécration d’un lieu. En l’occurrence, il s’agissait de purifier le temple de Jérusalem profané par les idolâtres grecs sous le règne d’Antiochus Epiphane IV vers 165 avant notre ère. La légende veut que l’on ait trouvé dans le temple une seule fiole d’huile sacrée, non profanée par les Grecs et leurs affidés, pour allumer la splendide ménorah du temple. Mais voilà, cette fiole ne devait tenir qu’une seule journée et le miracle divin a fait qu’elle a suffi pour entretenir la flamme huit jours durant… D’où le miracle de hanukka.

La tradition juive orale a institué cette commémoration : pendant ces huit jours les juifs traditionalistes et pratiquants allument des bougies pour se souvenir de ce prodige et du salut accordé à leur temple et à leur nation.

C’est une fête chérie des enfants mais aussi de leurs parents car elle tombe généralement aux alentours de Noël, on en profite pour s’offrir des cadeaux et faire la fête. Ce qui, par des temps de sinistrose, surtout après le long et sinistre mois de novembre, ne fait guère de mal.

Mais que peut dire le philosophe de cette commémoration qui n’est pas d’extraction biblique mais simplement humaine ?

Cet événement représente l’espoir, l’attente récompensée de voir un jour la lumière du printemps l’emporter sur l’obscurité de l’hiver, sur la brièveté des jours, les forces du bien l’emporter sur les forces du mal, la joie et la réjouissance sur la tristesse et le deuil, l’amour sur la haine, et la paix sur la destruction et la guerre…

Ces faibles lumières de la menorah (dite aussi hanukkiya) de hanukka symbolisent aussi, au sens large, le destin et l’avenir du peuple d’Israël : il faut se promener dans els rues de Jérusalem et de Tel Aviv pour voir briller dans toutes les rues et sur toutes les places, ces menorot / hanukkiyot qui seront un jour les avant-gardes de la paix. Cela montre aussi la fragilité du destin d’Israël : une petite flamme que le moindre coup de vent pourrait éteindre n’en continue pas moins de luire dans l’obscurité, signalant sa présence et exhortant de continuer à croire. C’est le symbole d’un israël entouré d’ennemis implacables (i.e. les bourrasques) qui visent à l’éteindre, à le faire disparaître. Et le hasard, ou la divine Providence, comme on voudra, l’aide à se maintenir dans l’être et à persévérer dans l’existence…

C’est cela le mystère de hanukka. Quand j’étais professeur à l’Université de Heidelberg, je me souviens de certains étudiants protestants fêtant avec nous hanukka qu’ils rapprochaient de Noël, en allemand Weihnachten. Or Weihnachten et Hanukka, cela donne Weihkukka.

Amusant, non ?

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