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Marine Le Pen, les classes moyennes et les jeunes

Marine Le Pen, les classes moyennes et les jeunes

 

La dynamique semblée désormais lancée. Vu ce matin sur BFM Tv, chez Jean-Jacques Bourdin, Marine Le Pen lançant un appel à peine dissimulé aux classes moyennes dont elle se voudrait le défenseur face à l’impuissance conjuguée des deux grands partis de gouvernement, l’UMP et le PS.

L’émission était assez heurtée, l’intervieweur ne laissant pas toujours son invitée parler et cette dernière réagissant vivement à sa tactique.

Ce qui frappe, c’est que la toute nouvelle président du FN cherche à se démarquer de son père, même si elle s’en défend. Ce qui retient aussi l’attention, c’est que le nouveau président d’honneur ne cherche pas à se faire oublier et donne déjà dans les mauvais jeux de mots ou les dérapages afin d’attirer sur lui l’attention de la presse. Interpellée sur le dérapage paternel d’hier (concernant le journaliste de France 24), la nouvelle élue, visiblement gênée, a préféré éluder la question plutôt que de condamner son père.

Ce qui m’a encore plus frappé, c’est la réaction des jeunes du FN qui souhaitent tourner la page du vieux Le Pen et condamnent au fond d’eux mêmes tout dérapage raciste ou xénophobe. Certes, ils sont toujours très regardants sur l’identité nationale, rejettent massivement ce qu’ils nomment l’islamisation de la France et se veulent un parti de gouvernement. Apparemment, c’est un nouveau processus qui est en marche : le FN, ou plutôt son aile modérée, veut rompre son isolement et devenir un parti de la droite extrême, fréquentable et doté d’un programme.

Sur ce dernier point, celle qui se dit déjà candidate à l’élection présidentielle de 2012, a exposé les grandes lignes de son futur programme qui tourne entièrement autour des classes moyennes, tentant de faire coïncider la majorité sociologique avec la majorité politique dont elle se veut l’incarnation. Elle préconise l’abandon de l’Euro, le combat pour la laïcité, la préférence nationale et une plus grande justice fiscale. Elle veut aussi, dit-il, retenu un contenu sérieux à l’action de l’Etat auquel elle prête un rôle de stratège. C’est la seule idée que j’ia trouvé vraiment intéressante et qui ne soit pas du déjà vu… Au fond, rien de bien nouveau.

A l’évidence, la nouvelle présidente du FN va quitter les sentiers largement battus par son père pour s’engager sur une nouvelle voie, celle de la conquête du pouvoir. Car, et ce n’est un secret pour personne, son père n’a jamais sérieusement envisagé d’exercer ce même pouvoir, fût-ce sur un tout petit strapontin.

Visiblement, les choses ont changé.

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