AUJOURD’HUI, PREMIER JOUR DE FRAPPE CONTRE LA LIBUE, C’EST POURIM
Depuis hier soir et encore ce matin même, les juifs religieux ou simplement traditionalistes, fêtent Pourim, terme originellement persan qui signifie le tirage au sort, le destin. Etant entendu que la thèse théologique du rouleau d’Esther (Meguillat Esther) est que seul Dieu est capable d’inverser la tendance, de rabaisser les puissants et d’exalter les pauvres et les petits…
Ce rouleau qui prétend mettre en scène des gens, en l’occurrence Mardochée, qui seraient les descendants des exilés par Nabuchodonosor (_-586), est, avec hanoukka, la seule fête non prévue par la Bible mais décrétée par les rabbins.
De quoi s’agit-il ? Il s’agit d’exposer le mécanisme interne de tout antisémitisme, ancien ou moderne : un tyran ou un être malfaisant, rongé d’ambition et travaillé par tout ce qui ne se soumet pas, décide d’exterminer tous les juifs d’un vaste royaume, celui d’Assuérus qui contrôle plus de 129 provinces qui ont toutes des langues et des écritures différentes.
Cette belle histoire qui a des aspects légendaires, est remarquablement bien construite et trahit un auteur dominant souverainement l’art dramatique : tout commence par un fait divers, le reine refuse d’obtempérer à l’ordre du roi, son époux, qui lui commande de s’exhiber devant une foule d’invités, censés admirer son incroyable beauté. Offusqué, le roi décide de la destituer et de la remplacer par une autre femme, plus belle et plus jeune. Ce sera Esther, jeune fille juive, nièce de Mardochée : on noter que ces derniers prénoms n’ont pas de consonance juive mais bien persane.
Mardochée rôde devant le palais royal pour avoir des nouvelles de sa nièce mais le premier ministre Haman s’offusque en voyant que l’homme juif ne lui rend pas l’hommage requis ; il décide de s’en prendre non point à Mardochée seul mais à tout son peuple. Une sorte de solution finale avant la lettre…
Encouragé par la faveur du roi, Haman lui propose d’exterminer un peuple dispersé par ses autres sujets qet qui refuse de se conformer à ses lois. Assuérus, véritable roi fainéant, donne son accord… Mardoché l’apprend et proclame un deuil général. Il le fait savoir à la reine Esther qui doit faire auprès du roi, son époux, une tentative de la dernière chance. Habile manœuvrière ou fine guêpe, elle organise un festin auquel elle convie le roi et Haman. Soucieux de complaire à sa favorite, le roi lui demande ce qu’elle veut. Esther dit avec émotion qu’un être malfaisant, présent dans cette pièce, envisage d’annihiler tout son peuple. Outré, le roi sort prendre une bouffée d’air et en revenant dans la salle du festin trouve Haman aux pieds de la reine, priant d’avoir la vie sauve… Le roi est outré et croit que son Premier Ministre tentait d’abuser de la reine. Il exige une punition des plus sévères et du coup, la potence que Haman avait préparé pour pendre Mardochée va servir pour sa propre mise à mort
On le voit, le point théologique du rouleau est le suivant : Dieu, à la toute dernière minutes sauve son peuple en renversant la situation : au lieu d’être exterminés, les juifs viendront à bout de leurs ennemis. Haman qui souhaitait pendre Mardochée sera pendu par lui, de même que ses fils. Et tout cela, grâce aux prières et aux jeûnes des juifs, adressés à leur Dieu, le seul maître de l’histoire dont il fit dévier le cours au moment où tout semblait compromis…
S’ensuit alors un immnese festin, le mishtéh de Poruim au cours desquels les gens s’invitent les uns les autres, s’envoient des friandises et aident les pauvres…
Et la leçon théologique majeure est que le bien finit toujours par triompher et les méchants détruits. Mais toute ressemblance avec les événements de Libye ne serait que le résultat de la coïncidence la plus fortuite
Pourim saméh !