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De grâce, pas de procès d’intention à M. Claude Guéant !

De grâce, pas de procès d’intention à M. Claude Guéant !

Une grande nervosité, voire un certain affolement s’est emparé de quelques salles de rédactions depuis que le nouveau ministre de l’intérieur, M. Claude Guéant, a pris ses fonctions. Les élections cantonales ainsi que la percée, attendue et prévisible, du Front National, y sont pour quelque chose. Depuis de nombreuses années, de tels bouleversements étaient  à l’ordre du jour ; l’arrivée du leader frontiste au second tour de l’élection présidentielle de 2002 n’était pas un épiphénomène. Au lieu de prendre les mesures qui s’imposaient et de se mettre à l’écoute d’une frange importante de l’électorat, le président élu, Jacques Chirac, a préféré gérer son nouveau mandat comme si de rien n’était, comme si le vote exprimé n’était qu’une saute d’humeur sans conséquences…
Le résultat du premier tour des élections cantonales lui ont administré la preuve du contraire… Que fallait-il faire ? Continuer de se taire alors qu’un électeur sur cinq dérivait vers l’extrême droite ? Ne fallait-il pas, tout au contraire, prendre en compte les revendications des Français qui réclament plus de protection et plus de répression de la criminalité ? Ce serait agir comme l’ancien Premier Ministre socialiste qui n’avait rien fait contre l’insécurité galopante et en paya le prix : malgré cinq années passées à Matignon, il fut éliminé dès le premier tour…
C’est donc un véritable procès d’intention que l’on cherche à faire à Claude Guéant. Il est vrai que les ministres et tous ceux qui exercent le pouvoir doivent choisir soigneusement leur vocabulaire, mais le ministre de l’intérieur a le droit, comme tous les citoyens, de recourir à des expressions françaises courantes. Même si ces expressions ou ces mots ont un champ sémantique déterminé et un arrière-plan historique ou culturel marqué.
Claude Guéant a parlé de croisade dans une expression dite figée, c’est-à-dire un signifiant qui renvoie au sens figuré et non au sens propre, à un certain signifié… Que n’aurait-on dit s’il avait recouru à l’expression «partir en guerre« en lieu et place de «partir en croisade«, ou «prendre la tête de la croisade…«
La langue française fourmille (comme, d’ailleurs, l’anglais et l’allemand) d’expressions dont les constituants veulent dire autre chose que ce qui est signifié prima faciae…
Le second point sur lequel on prête au ministre de l’intérieur de noires arrière-pensées qu’il n’a pas, tient au refus de certains d’accepter la mixité médicale ou hospitalière. Claude Guéant n’a fait que rappeler ce qui se produit parfois dans des banlieues ou des cités où certains prétendent interdire à des gynécologues masculins d’ausculter leurs épouses, ce qui pourrait, dans certains cas, compromettre une naissance , voire même la santé de l’accouchée. Expliquez moi, je vous prie, ce qu’il y a de répréhensible dans de telles déclarations. Nous sommes en présence d’un véritable procès d’intention orchestré par des gens qui sollicitent les textes.. Pour leur faire dire ce qu’ils ne disent pas.
Ce n’est pas ainsi que l’on contiendra la montée du FN ni sa progression alarmante dans les sondages. Si une partie de plus en plus forte de la population française s’estime peu ou mal défendue contre un certain nombre de maux, on ne peut pas détourner son regard : tout gouvernement aurait réagi et n’aurait pas laissé les choses  aller à vau l’eau…
Pour reconquérir cet électorat qui se porte sur les extrêmes, il faut simplement, dans le respect des idéaux républicains, répondre à ses attentes. Les journalistes et les association qui se parent des plumes du paon  pour donner des leçons d’éthique font fausse route. On me permettra peut-être, de faire dans cet article une chose que je ne fais jamais : porter un témoignage personnel.
Je connais bien M. Claude Guéant. C’est un homme droit et honnête un grand commis de l’Etat qui a consacré sa vie au service public. C’est la première impression que j’ai eu lors de notre première rencontre il y a quelques années. Il n’a jamais varié depuis.
Souvenez vous de sa gestion de l’état d’urgence et des troubles graves qui sont secoué les banlieues françaises, il y a quelques années. Nous n’avons pas eu un seul mort à déplorer car les forces de l’ordre étaient bien encadrées et bien dirigées. Aucun coup de feu n’a été tiré par la police, c’est elle qui en a essuyé un certain nombre et qui eut des blessés à déplorer. Et cette irréprochable gestion d’une crise grave est à porter au crédit du nouveau ministre de l’intérieur.
Il faut donc cesser d’accabler injustement un homme qui ne mérite vraiment pas un tel traitement.

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