Quel avenir pour la Libye après Kaddafi ?
Il ne faut pas se féliciter de la guerre mais on assiste toujours à la chute d’un tyran sanguinaire avec soulagement. Le malheur est que ces gens là ne tombent jamais sans entraîner un peuple d’innocents dans leur chute.
Les avions de la coalition ont fait merveille : ils ont acquis la supériorité aérienne sans coup férir ou presque : il est vrai que l’aviation de Kaddafi n’est pas l’armée de l’air syrienne, bien que cette dernière n’ait pas fait le poid face à Tsahal. Mais tout de même, les avions des nations occidentales ont prouvé qu’une armée qui n’en est pas une, même dépenaillée, même sans commandement ni système de ravitaillement, pouvait gagner si elle était souverainement soutenue dans les airs. Les colonnes de blindés du guide libyen n’ont pas pu faire face à ce déluge de feu qui s’est abattu sur eux. Toutes les villes perdues par les insurgés ont été reprises, et à présent certains songent à foncer sur Tripoli où le Guide s’est retranché. Sauf arrangement diplomatique de dernière heure, ce sera très difficile pour la Libye nouvelle.
Parlons en : à qui va ressembler la nouvelle Libye ? Grâce au ciel et aux alliés, elle ne sera pas islamiste ni un nouveau bastion d’al-Qaïda. Après ce que lui a fait subir le Guide elle ne sombrera pas dans une dictature militaire puisque l’armée nationale libyenne n’a jamais eu de développement digne de ce nom, le Guide ne lui faisant pas confiance et redoutant qu’elle fasse un coup d’Etat contre lui… Ce que lui-même avait fait en 1969.
On a peine à croire que des dictatures qui paraissaient indéracinables s’effondrent comme des châteaux de cartes en Egypte, en Tunisie, au Yémen, et ailleurs. Les nouvelles de Damas ne sont guère bonnes et le président a beau multiplier les concessions, c’est désormais son départ, voire sa mise en jugement, que les citoyens réclament. Il fallait parcourir les articles de la presse arabe, libanaise ou autre, ce matin, pour voir ce qui se dit de la torture dans les geôles syriennes