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Politique religion

Politique religion

 

Les représentants de six religions pratiquées en France doivent, nous dit-on, publier une sorte de manifeste afin de mettre en garde contre ce qui leur apparaît comme un danger de stigmatisation d’une confession particulière, laquelle affiche des difficultés avérées à se mouvoir au sein du cadre laïc en vigueur sur le territoire national.

Ces représentants des cultes sont assurément dans leur rôle lorsqu’ils attirent l’attention sur des dangers potentiels, et notamment lorsqu’ils soulignent qu’un parti politique ne devrait pas assumer seul ce rôle. Cette remarque pose évidemment la question fort disputée cet an-ci entre le religieux et le politique.

Durant de longs siècles, la France, fille aînée de l’Eglise et solidement ancrée dans le terreau des valeurs chrétiennes, c’est-à-dire vétéro- et néo-testamentaires, a connu une sorte de monogénisme religieux. La religion chrétienne, et notamment le catholicisme, y régnait en maître absolu, protestantisme et judaïsme n’y jouant qu’un rôle périphérique.La décolonisation, la course désordonnée vers l’industrialisation et le regroupement familial, si confusément prônée par Valéry Giscard d’Estaing ont bouleversé ce paysage. En quelques décennies, l’islam est devenu la seconde religion de France.

Au fond, si cette religion s’était harmonieusement coulée dans le moule français qui est tout sauf rigide, il n y aurait eu aucun problème, la France ne reconnaissant aucun culte mais respectant strictement la liberté de conscience. Le problème, marginal au début et gagnant de l’ampleur au fil du temps, est que l’intégration à la fois sociale et étatique de l’islam a connu des difficultés que l’on n’a pas su résoudre. Car, en réalité, les retards accumulés durant des décennies se révèlent aujourd’hui bien plus complexes. D’où l’idée de débattre de la place de l’islam dans notre société.

Quelle forme va prendre ce débat ? Sommes nous certains qu’il n y aura pas de dérapage ? Il est évident que la désignation d’une seule religion comme étant celle qui pose problème ressemble un peu, tout de même, à un début de stigmatisation. Mais est ce la faute de l’Etat ou celle du parti majoritaire ?

Ce serait plutôt imputable à la carence d’une certaine élite musulmane qui a fait défaut et qui n’a pas su, pas pu ou pas voulu, s’organiser comme les catholiques, les protestants et les juifs.

Lorsque je me suis entretenu, il y a quelques années de cela, avec un important dirigeant musulman de notre pays, il attiré mon attention sur la grande diversités des composantes de l’islam en France, m’expliquant qu’il était très malaisé de le rendre homogène pour en f aire un islam français. C’est juste.

Je suis en train de lire un livre fort intéressant d’un chercheur américain sur la guerre d’Algérie, Matthew Cinnelly, L’arme secrète du FLN. Comment de Gaulle a perdu la guerre d’Algérie (Payot, 2011).

Ce livre nous fait tant comprendre tant de choses.

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