de grâce, ne nous acharnons pas tant sur l’ancien Président Hosni Moubarak
A Venise, séjour durant lequel le me suis introduit la rédaction et l’envoi du moindre blog, un seul fait d’actualité m’a profondément peiné : la mise aux arrêts du président Moubarak et sa crise cardiaque. Quel retournement de situation : en février des palais nationaux avec la dignité d’un chef d’Etat au mois d’avril avec la convocation lancée par un juge, l’incarcération de ses deux fils et mise aux arrêts dans un hôpital militaire ! Quel retournement de situation !
L’homme politique le plus puissant du Proche Orient, l’Egyptien Hosni Moubarak est devenu un vulgaire délinquant de droit commun. Pourtant, l’homme n’est pas méprisable même si le système qu’il a contribué à mettre en place et à prolonger a causé bien des torts à sa population.
Est-ce une raison suffisante pour s’acharner sur un homme qui a dirigé l’Egypte durant trente années ? Certes, mesurée à l’aune de nos démocraties occidentales, une telle longévité est inconcevable et digne des plus grands reproches. Mais, dans l’absolu, si l’on met entre parenthèses le fait que les régimes arabes sont peu conciliables avec la démocratie parlementaire stricte, l’homme Hosni Moubarak a arrimé son pays à l’Amérique, fait la paix avec Israël (contre des milliards de dollars, il est vrai) et garanti la stabilité de la région durant trois bonnes décennies. Il a même tenu lorsque Gaza fut sévèrement ramenée à la raison il y a moins de deux ans.
Ce qui me frappe le plus, c’est que les généraux au pouvoir actuellement, ont été promus par lui, lui doivent leur ascension et pour calmer les ardeurs de la foule qui exige des têtes, les mêmes lui offrent la tête du premier d’entre eux. C’est un mauvais calcul car la foule demandera d’autres têtes au sein même du Conseil suprême des forces armées…
Moubarak est âgé et malade. Qu’on le laisse en paix, il a déjà 84 ans et a même refusé de se faire soigner, ne prenait pas ses médicaments en voyant la ruine et la chute de sa famille. Il est vrai aussi que près de 800 Egyptiens ont perdu la vie pendant les troubles… Ce n’est pas rien.
En tout état de cause et quoi qu’il arrive, quelle leçon de l’Histoire. Surtout lorsque l’on se remet en mémoire ce que l’Egyptien Al-zawaayri, numéro 2 d’Al-Quaida a dit des changements dans son pays : d’une révolution populaire on est passé à un coup d’Etat militaire : min thawra cha’viyya sabahna fi-inquilab ‘asqari…