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Venise, Venise, Venise :Murano (III)

Venise, Venise, Venise :Murano (III)

Quand vous vous trouvez à Venise, vous ne pouvez pas ne pas prendre le vaporetto pour vous rendre sur cette île de charme qu’est Murano où travaillent les fondeurs de verre, rendus célèbres par le grand film Don Giovanni.

L’île est un havre de paix, un paradis écologique, un air d’une pureté incomparable. Vous déambulez à travers les ruelles, toujours bordées par les canaux, ce qui fait que si vous devez aller sur l’autre rive, il faut aller vers le prochain pont…

Nos pas nous conduisent à suivre une petite allée latérale qui ne paie pas de mine. Au bout d’une vingtaine de mètres, D aperçoit une cage d’escaliers donnant sur des étages supérieurs, et en quelque secondes, c’est la révélation ; une usine de lustres de vases, de cristal de Venise. Nous sommes accueillis par un personnel stylé, poli et surtout parlant français sans la moindre faute. Je regarde tous ces trésors qui m’entourent, je me fais présenter quelques articles dont les prix m’affolent même s’ils sont absolument justifiés. Le directeur de l’entreprise se joint à nous et nous consent des rabais importants avec le choix d’emporter les objets ou de les faire livrer à Paris par la DHL. Grand est la tentation.

Je vois des hanoukiyot en verre coloré, des plaques contenant les dix commandements en hébreu sur une feuille d’or, des vases et des poissons absolument sublimes… On nous conduit en bas pour voir le travail des fondeurs… Sublime, incroyable. Le directeur m’explique que la tradition de Murano remonte à l’an 1291 et que le cristal de Bohême n’est venu qu’après. Je me souviens de beaux objets de Prague, mais rien de comparable avec ce que je vois ici

Cette Italie, c’est incroyable. Tous les germanistes savent que chaque esprit allemand bien fait, désireux de s’ouvrir au monde et à la culture, devait déjà au Moyen Age, entreprendre le fameux voyage en Italie (Die Reise nach Italien). Le fameux vers de Goethe : Kennst Du das Land, wo die Zitronen blühen ?

Mais on oublie parfois que Jean Reuchlin, le diplomate et humaniste avait effectué une mission à Rome au début du XVIe siècle. Le fondateur des études hébraïques en Allemagne en profita pour se mettre à l’école du grand commentateur biblique judéo-italien Ovadia Sforno qui lui facilita l’accès à l’hébreu et à la culture juive

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