Ben Laden, le Hamas et le Fatah
Depuis plusieurs le feuilleton continue : la presse et l’opinion publique internationale réclament des photos de la mort du chef terroriste et plus de précisions sur l’assaut mené contre lui dans la ville pakistanaise où il se cachait. Mais il y a un développement absolument singulier qui touche ce sempiternel problème palestinien dans lequel la nation arabe toute entière s’est imprudemment embourbée : elle a tout sacrifié à la reconquête (irréaliste et fort peu probable) de quelques arpents de terre sablonneuse, dont la superficie ne dépasse pas celle de deux départements français de taille moyen et que les juifs considèrent, depuis des millénaires, comme le berceau de leur peuple et le point de départ de leur civilisation…
Et que se passe-t-il désormais, alors que le monde civilisé est soulagé d’apprendre l’exécution de Ben Laden ? Les Palestiniens du Hamas et du Fatah prétendent avoir signé un accord (le troisième) pour leur réconciliation mais chacune des parties poursuit des objectifs contradictoires : comment peut-on être d’accord lorsque Ramallah est pour la paix avec Israël et se réjouit de la disparition du terroriste tandis que le Hamas ne reconnaît pas l’Etat juif et déplore la mort tragique d’un «héros arabe» C’est tout de même assez étrange…
C’est tout de même assez étrange. Tout esprit sain et indépendant, libéré des haines ancestrales recuites comprendra que le printemps arabe n’est pas compatible avec le terrorisme ni avec un conflit israélo-arabe qui perdure. Les Arabes devraient enterrer le conflit en même temps qu’il enterrent la dictature dont ils furent victimes durant plusieurs décennies… Auront-ils assez de lucidité ? Je l’espère. Mais en tout étét de cause, le Hamas qui déplore la disparition du terroriste, a montré son véritable visage : dommage pour le peuple palestinien.
Un dernier point dans lequel nos amis américains, je l’espère, ne verront pas une critique à leur encontre : pourquoi avoir lesté le cadavre de Ben Laden et l’avoir jeté dans les fonds marins ? Je comprends la démarche mais je crains fort que les Arabes y font une forme d’humiliation suprême. Par ailleurs, les versions livrées à la presse sur l’attaque, le rapatriement du corps etc… se sont révélés contradictoires : doit-on ou publier des photographies ? Je pense que non ou, à tout le moins, pas dans l’immédiat.