QUI ARRETERA ENFIN LES MASSACRES EN SYRIE ?
Toutes les révolutions arabes, selon l’expression retenue, ne se ressemblent guère : alors qu’en Tunisie les morts se comptaient par dizaines et en Egypte par centaines, en Syrie ils se comptent désormais par milliers. Je crains fort que les autorités syriennes, habituées à massacrer leur peuple, ne reculent que face à une intervention étrangère ou à un soutien armé des populations luttant pour leur survie et leur liberté enfin retrouvée.
Hier seulement, les victimes seraient au nombre de 60 ; on n’est sûr de rien puisque les autorités refoulent toujours les journalistes et ont, de surcroît, arrêté les connexions internet. Ce qui frappe dans le drame syrien, c’est l’exaspération inouïe des masses que rien n’arrête plus, pas même les centaines de mort, les tortures et les arrestations. Pourtant, l’ONU est impuissante, les USA et l’UE condamnés à laisser faire tandis que la Chine et la Russie assument le triste rôle de suppôt de la répression, devenue de plus en plus sanglante.
Comment s’explique une telle impunité de la dictature syrienne ? Paradoxalement, ce régime a su organiser son immunité et sa survie en pratiquant une politique étrangère qui est une véritable assurance-vie ! Songez que même Israël, ennemi juré de la Syrie, ne fait rien pour faire chuter ce régime, lequel, malgré des rodomontades verbales, tient une frontière calme et ne lutte contre l’Etat hébreu que par l’intermédiaire du Hezbollah et du Hamas… En clair, la chute de la Syrie signifierait une immense déflagration de l’ensemble de la région… Même les USA, pourtant excédés par le régime d’el Assad, n’osent pas trop lui donner l’etocade, alors que ce serait le bon moment pour une opération militaire combinée israélo-américaine. L’armée est empêtrée dans la répression, elle assiège la plupart des villes où a éclaté la révolte tandis que les forces de sécurité sont sur le qui-vive. Et pourtant, rien ne se passe.
Pourtant, des changements se font jour : hier, pour la première fois, les manifestants ont brûlé des drapeaux iraniens et russes, montrant ainsi qu’ils identifient clairement leurs ennemis et les alliés de ces derniers. Ce qui veut dire aussi que l’axe Téhéran-Damas n’a pas de beaux jours devant lui… et qu’après la victoire finale du peuple, celui-ci rejettera l’Iran et son affidé local, le Hezbollah. Mais entre-temps, nous déplorons tant de morts ! On a depuis quelques jours dépasse le cap des mille : quand donc la coupe de sang sera-t)elle enfin pleine ?
Le peuple de Syrie qui lutte pour sa liberté et sa dignité mérite notre soutien et notre admiration.